
La réanalyse du crâne de « l’Homme de Dali », découvert en Chine et initialement attribué à Homo erectus ou un Homo sapiens archaïque, a révélé qu’il présentait des caractéristiques typiquement dénisoviennes.
Des traits morphologiques caractéristiques
Identifié pour la première fois en 2010, suite au séquençage génétique d’un os de doigt trouvé dans une grotte sibérienne, l’Homme de Denisova est souvent présenté comme une lignée humaine « fantôme », en raison du nombre restreint de témoignages fossiles dont nous disposons.
Ces dernières années, des restes dénisoviens ont été trouvés dans la région de l’Altaï, sur le plateau tibétain et dans le détroit de Taïwan. Associés à la mise en évidence d’ADN hérité de cet ancien humain chez de nombreuses populations asiatiques actuelles, ils suggèrent que l’espèce occupait une bonne partie du continent durant la seconde moitié de Pléistocène.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS, des chercheurs se sont penchés sur un crâne ambigu vieux d’environ 290 000 ans, mis au jour dans la province chinoise du Shaanxi en 1978. Cette analyse minutieuse a révélé 15 des 18 traits morphologiques caractéristiques des Dénisoviens (hauteur du front, largeur de la tête, taille de la cavité maxillaire, longueur du palais…), déduits à partir des schémas de régulation génétique.
Selon l’équipe, cette même approche avait permis de reconstruire les profils morphologiques des Néandertaliens et des chimpanzés avec une précision supérieure à 85 %.

Homo longi était un Dénisovien
Plus tôt cette année, l’analyse de matériel génétique provenant d’un crâne vieux de 146 000 ans, découvert en 1933 dans la province chinoise du Heilongjiang, avait indiqué qu’il n’appartenait pas à une potentielle « nouvelle » espèce d’humains archaïques (Homo longi), mais bien à un Dénisovien.
La technique mise au point par les auteurs de la nouvelle étude a révélé qu’il présentait 16 des 18 caractéristiques crâniennes dénisoviennes. Elle pourrait être prochainement étendue à d’autres spécimens anciens afin d’établir précisément l’espèce d’hominidé à laquelle ils appartenaient.
Le fait qu’un crâne, découvert en Zambie en 1921 et attribué à Homo heidelbergensis, présente à la fois des traits morphologiques néandertaliens et dénisoviens renforce l’idée qu’il s’agit de l’un des derniers ancêtres communs de ces lignées disparues.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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