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— Jurik Peter / Shutterstock.com

L’analyse d’enregistrements magnétiques a montré que l’ampleur de l’évènement de Carrington, plus grande tempête solaire jamais enregistrée, avait été historiquement sous-estimée.

L’évènement de Carrington

En 1859, la Terre a été frappée par la plus violente tempête solaire de l’histoire moderne. Caractérisé par des aurores visibles presque jusqu’à l’équateur, ce phénomène extrême avait également court-circuité les systèmes de communication et même déclenché des incendies dans certaines stations télégraphiques. Selon les chercheurs, si une telle tempête se produisait aujourd’hui, elle pourrait mettre hors service les satellites GPS ainsi qu’une bonne partie du réseau électrique mondial.

La plupart de nos connaissances concernant cet événement proviennent de rapports d’époque, incluant celui de l’astronome britannique Richard Carrington. Cependant, aucun d’entre eux ne fournit de chiffres détaillés concernant son intensité magnétique.

Afin d’obtenir un meilleur aperçu de celle-ci, Ciaran Beggan, du British Geological Survey, et ses collègues ont numérisé des enregistrements papier du champ magnétique terrestre provenant des observatoires londoniens de Kew et Greenwich, réalisés tout au long de l’événement de Carrington.

Détaillés dans la revue Space Weather, leurs travaux rapprochent la tempête de certaines des estimations initiales de sa force publiées en 1861, jugées peu fiables et rapidement révisées. « Si l’on considère le taux de variation [de l’intensité du champ magnétique] calculé à partir des magnétogrammes, on constate qu’il est d’au moins 500 nanoteslas par minute, ce qui démontre que l’évènement de Carrington était vraiment extrême », souligne Beggan. « Cela correspond presque au double de l’ampleur attendue d’un évènement centennal [350 nanoteslas]. »

Une tempête géomagnétique de moindre ampleur intervenue quelques jours plus tôt

Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs de l’étude ont numérisé les magnétogrammes londoniens, et converti les écarts millimétriques relevés en une échelle d’unités standardisées. L’équipe a également identifié les preuves d’une tempête géomagnétique survenue quelques jours avant l’évènement de Carrington, qui aurait probablement « alimenté » ce dernier.

« Ce phénomène a pu balayer une partie du vent solaire [flux de particules chargées craché par le Soleil], dégageant le chemin pour l’éjection de masse coronale finale ayant frappé la Terre de plein fouet », estime Beggan.

Globalement, de telles découvertes renforcent l’idée que les événements d’une telle intensité se produisent tous les millénaires plutôt que siècles.

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