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Amazon continue de vendre des vêtements fabriqués dans des conditions inhumaines

Malgré des milliers de morts, les gens achètent encore à leur insu des articles produits dans des usines dangereuses

À la suite de la catastrophe du Rana Plaza, les principales entreprises américaines spécialisées dans le textile avaient choisi de sélectionner scrupuleusement les entreprises bangladaises avec lesquelles elles travaillaient, ce qui ne semble cependant pas être le cas d’Amazon.

Des conditions déplorables et dangereuses

Le 24 avril 2013, le Rana Plaza, immeuble spécialisé dans la confection textile situé dans l’agglomération de Dacca, capitale du Bangladesh, s’effondrait et faisait plus de 1 100 morts. Un terrible incident qui avait poussé la plupart des grandes marques américaines de textile à s’associer à des organismes de contrôle chargés de les empêcher de vendre des articles provenant d’usines ne respectant pas certaines normes de sécurité. Ce qui ne serait cependant pas le cas d’Amazon, si l’on en croit la vaste enquête du Wall Street Journal au sujet des pratiques du géant américain du e-commerce.

De nombreux articles provenant de dizaines d’usines installées au Bangladesh et considérées « trop dangereuses » pour faire partie des chaînes d’approvisionnement de la plupart des grands distributeurs américains, seraient ainsi régulièrement proposés sur Amazon. Dans son enquête, le quotidien new-yorkais évoque notamment un haut pour enfant vendu 4,99 dollars par un revendeur tiers sur la plateforme, provenant d’un atelier de Chittagong « ne possédant pas d’alarme incendie » et dont les managers peuvent condamner les accès afin « d’enfermer les travailleurs à l’intérieur ».

— StevenK / Shutterstock.com

De nombreux articles fabriqués dans ces usines continuent à être vendus sur Amazon

Le Wall Street Journal précise également avoir trouvé sur Amazon d’autres articles textiles fabriqués dans des usines installées au Bangladesh dont les propriétaires se refusaient à suivre les normes de sécurité, évoquant notamment des bâtiments prêts à s’effondrer, des alarmes hors service, ou des dispositifs de sécurité manquants. Aujourd’hui considéré comme le premier vendeur de vêtements aux États-Unis, Amazon ignore « les nombreuses contraintes appliquées par les grandes entreprises américaines à leurs produits et magasins, parfois d’une manière pouvant mettre en danger clients et travailleurs ».

Le géant du e-commerce accueillant sur sa plateforme des millions de vendeurs tiers, non tenus de respecter les normes qu’Amazon impose à ses filiales et dont une bonne partie sont anonymes, ce phénomène s’en trouve largement amplifié. Suite à la publication de l’enquête du Wall Street Journal, la firme américaine a retiré certains des articles fabriqués dans les usines bangladaises épinglées, et a déclaré inspecter scrupuleusement « les usines fournissant ses propres marques pour s’assurer qu’elles soient conformes aux normes de sécurité internationales ».

Bien qu’aucun article vendu par les marques appartenant à Amazon ne semblait avoir été fabriqué dans les usines bangladaises blacklistées, l’enquête a toutefois conclu que la plupart des produits provenant de ces ateliers étaient proposés « par des vendeurs tiers » et d’autres « directement par Amazon ».

Par Yann Contegat, le

Source: Courrier International

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  • Comme tout le monde.
    Vous pensez vraiment qu’une paire de Nike à 100 euros coûte vraiment ce prix là ?
    Ça vaut 15 € à fabriquer et c’est fait à la chaîne en Chine.
    Tout le monde vend ce genre de produit.
    Ce n’est pas spécifique à Amazon.
    Et de plus 50 % des produits vendus sur Amazon le sont par des vendeurs tiers.
    Amazon ne fait que le stockage des produits.

    Parabole de la paille et de la poutre : Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?