De 1920 à 1930, Albert Fish a enlevé, torturé, mangé des enfants et bu leur sang. Sadomasochiste, cannibale, fétichisme, le Vampire de Brooklyn (Ogre de Wysteria, Gray Man, croquemitaine ou encore le Moon Maniac) aurait commis des dizaines de crimes, allant jusqu’à envoyer des lettres les décrivant aux parents des victimes.

Orphelinat et antécédents mentaux

Albert Fish aurait pu avoir une enfance tout ce qu’il y a de plus normal. Mais le destin en avait décidé autrement. En effet, alors qu’il n’avait que cinq ans, son père mourut d’une crise cardiaque. Sa mère, ne pouvant s’occuper de ses trois enfants, dut les placer dans un orphelinat. Cependant, les gardiens de l’orphelinat n’étaient pas tendres avec les enfants. Ils les battaient souvent, les humiliaient, les fouettaient et les poussaient même à se faire du mal. C’est ainsi que le jeune Albert commença à se délecter de la douleur des autres, mais aussi de sa propre douleur.

Radiographie de l’abdomen d’Albert Fish. Domaine Public

Alors qu’il n’avait que 12 ans, un jeune garçon l’initia aux pratiques de l’urolagnie et de la coprophagie. Par ailleurs, il s’enfonçait régulièrement des aiguilles dans l’abdomen ou dans l’aine, pour son propre plaisir, ou se donnait aussi des coups avec une pagaie cloutée. Plus tard, le docteur Wertham décrivit Albert Fish comme « incapable de ressentir de l’amour pour une personne mature. (…) je n’ai jamais vu un homme de 65 ans qui était intéressé à ce point par des désirs infantiles et puérils ». Il s’avéra qu’un grand nombre des membres de la famille de Fish souffraient de pathologies mentales. En effet, un des ses oncles souffrait d’une psychose religieuse, sa mère avait des visions, sa sœur une sorte « d’affliction mentale », etc.

Les premiers crimes

Plus Albert grandissait, plus sa tendance pour les déviances sexuelles augmentait. A l’âge de vingt ans, Albert partit pour New York où il commença à se prostituer et à agresser sexuellement des mineurs vulnérables. Son intérêt pour les enfants, ainsi que la douleur, s’intensifia, et ce, même s’il était marié. En effet, à peine quelques jours après sa rencontre avec Thomas Kedden (avec qui il a déclaré avoir une relation sadomasochiste), Albert le séquestra dans une ferme abandonnée. Deux semaines durant, Albert mutila le corps de Thomas, lui coupa la moitié du pénis et le laissa dans la ferme. « Je n’oublierai jamais son cri, ni le regard qu’il m’a lancé. » Nul ne sait ce qu’il est advenu de Thomas Kedden.

Quelques années après son premier mariage, la femme d’Albert le quitta, le laissant seul en perdition avec ses enfants. C’est à ce moment-là qu’Albert sombre encore plus. Il s’enfonçait des aiguilles de plus en plus profondément, tentant même de les planter dans ses testicules. Plus tard, il avoua que cela lui faisait beaucoup trop mal. Il se mettait également du coton imbibé d’alcool dans l’anus qu’il enflammait. C’est aussi à cette période qu’Albert Fish commença à se faire des repas exclusivement de viande crue. Mais aussi à initier ses propres enfants à des jeux étranges. Cependant, il n’aurait jamais levé la main ou touché un de ses enfants.

L’obsession du sang

Dans un premier temps, Albert Fish choisissait ses victimes consciencieusement : des jeunes qui, selon lui, ne manqueraient à personne. Ses proies de prédilection étaient donc des orphelins, des jeunes handicapés mentaux ou des jeunes Afro-Américains qu’il torturait avec ce qu’il appelait ses « instruments de l’enfer » (scie, hachoir et couteaux divers). Mais un jour, alors qu’il parcourait un journal local, il repéra une nouvelle cible : Edward Budd. Le jeune Edward cherchait un travail dans une ferme. Se faisant passer pour un possible employeur s’appelant Frank Howard, Albert Fish se rendit chez les Budd. A son arrivée, il jeta son dévolu sur la jeune sœur d’Edward : Grace Budd. Tout en discutant avec les Budd et leur fils, Albert prétendit être en ville pour l’anniversaire de sa nièce. Et il réussit même à convaincre les parents de la jeune Grace de le laisser l’emmener à la fête.

Les Budd ne revirent jamais leur fille. Mais, comble du macabre, Albert Fish envoya une lettre à Delia Budd, la mère de Grace. Dans cette lettre, il avoua le meurtre de Grace : « Chère Mme Budd, disait-il, le dimanche 3 juin 1928, je vous ai rendu visite au 406 W. 15 St. Je vous ai apporté du fromage en pot – des fraises. Nous avons déjeuné. Grace s’est assise sur mes genoux et m’a embrassé. Je me suis décidé à la manger. » La suite de sa lettre donnait encore plus de détails : « D’abord, je l’ai déshabillée. Elle a commencé à donner des coups de pied, mordre et gratter. Je l’ai étranglée à mort, puis je l’ai coupée en petits morceaux pour pouvoir emporter la viande dans ma chambre, la cuisiner et la manger… Il m’a fallu 9 jours pour manger tout son corps. »

La fin du Vampire de Brooklyn

Cette lettre précipita la chute de celui qui allait être connu comme le Vampire de Brooklyn. La police a réussi à remonter jusqu’à Albert Fish. Lorsque la police interrogea Albert Fish, ce dernier confessa ses crimes. Au total, Fish avoua avoir commis un meurtre dans chacun des États des USA. Mais la police ne put le relier qu’à seulement trois autres victimes : Francis X. McDonnell, Emma Richardson et Billy Gaffney. Voici la description horrible que Fish fit du meurtre de Billy : « (…) J’ai fouetté son derrière nu jusqu’à ce que le sang coule de ses jambes. Je lui ai coupé les oreilles – le nez – lui ai coupé la bouche d’une oreille à l’autre, lui ai crevé les yeux. Il était mort alors j’ai planté le couteau dans son ventre et j’ai tenu ma bouche contre son corps et j’ai bu son sang. »

En 1935, lors de son procès, Albert Fish dit que Dieu lui parlait et qu’il lui avait demandé de tuer ces enfants. Même si son avocat avait basé sa défense sur l’aliénation mentale, le jury jugea Albert Fish sain mentalement. Il fut exécuté sur la chaise électrique l’année suivante. On estime qu’Albert Fish aurait commis entre trois et neuf meurtres, qu’il a confessés dans de nombreuses notes. « Je ne le montrerai jamais à personne », a dit Jack Dempsey, son avocat. « C’était la série d’obscénités la plus sale que j’aie jamais lue. »

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