Les ours et les loups vivant en Alaska sont menacés. Un projet de loi actuellement en discussion au Sénat pourrait autoriser les chasseurs à abattre les prédateurs vivant dans les réserves de l’État. Un projet visant à réguler la population de prédateurs mais aussi à favoriser la pratique de la chasse par les particuliers en laissant le gibier proliférer.

Quelle était la réglementation en vigueur jusqu’alors en Alaska ?

En Alaska, les prédateurs comme les ours et les loups étaient protégés depuis peu par une loi entrée en vigueur en septembre 2016 et appliquée par le United States Fish and Wildlife Service (USFWS). Celle-ci permettait entre autres de protéger les prédateurs vivant dans les 30,7 millions d’hectares de réserves fédérales de l’État.

Cette loi interdisait aux chasseurs de piéger certains animaux, de les appâter, de les empoisonner et de tuer loups et ours en utilisant des méthodes barbares. Le Congrès américain géré par les Républicains a cependant décidé de l’annuler.

Pourquoi la chasse aux loups et aux ours va-t-elle être ré-autorisée ?

Selon le Congrès, la « gestion intensive des prédateurs » (terme utilisé pour désigner cette régulation des populations d’ours et de loups en pratiquant des méthodes de chasse extrêmes) est nécessaire pour que les chasseurs puissent continuer de pratiquer leur sport préféré. Abattre les loups et les ours permettrait ainsi aux caribous et aux orignaux de proliférer et donc de donner du gibier à chasser aux hommes.

Don Young, républicain représentant l’Alaska et instigateur de ce projet, veut avant tout que les concitoyens de son état puissent gérer eux-mêmes les populations d’animaux. « Nous devons reconnaître qu’il ne s’agit pas des petits ours polaires, des petits grizzlis ou des louveteaux que nous voyons à la télévision, il s’agit du droit de l’État de gérer, de ne pas permettre au gouvernement fédéral de le faire. Nous voulons être capables de prendre et de gérer notre poisson et notre gibier pour un rendement durable, afin que notre poisson et notre gibier soient là pour toujours ».

Quel impact pourrait avoir cette annulation sur l’écosystème ?

Chasser trop de loups ou d’ours pourrait avoir des conséquences catastrophiques. L’Histoire a montré à de nombreuses reprises que les prédateurs sont une partie essentielle de tout écosystème durable. Leur rôle est de régulariser naturellement la population des proies afin d’éviter une prolifération massive qui peut radicalement modifier et endommager un écosystème sain.

Les opposants à cette annulation n’hésitent pas à rappeler que l’objectif principal des réserves est de protéger à la fois l’environnement mais aussi toutes les espèces qui y vivent, et cela vaut également pour les prédateurs. Vecteur important de tourisme dans la région, les réserves permettent à l’Alaska de gagner plus de 2 milliards de dollars par an, toutefois l’État est également un lieu privilégié par les chasseurs. Et ceux-ci pourraient profiter de l’interdiction pour abattre trop d’animaux. Le projet doit cependant être présenté au Sénat qui choisira s’il sera appliqué ou non.

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