Aller au contenu principal

Voici comment l’ADN de Néandertal et de Denisova vous affecte

Leurs gènes continuent de façonner notre santé, notre apparence et notre physiologie

ADN Stonehenge
— LegART / Shutterstock.com

Aujourd’hui, Homo sapiens est l’unique espèce humaine restante, mais nous partageons une longue histoire avec d’autres groupes d’hominidés, notamment les Néandertaliens et les Dénisoviens. Ces rencontres et échanges génétiques ont laissé des traces profondes dans notre ADN, affectant non seulement notre apparence, mais aussi notre santé et notre résistance aux maladies. Les scientifiques, grâce aux avancées récentes en génétique, commencent à comprendre l’impact de ce mélange génétique sur les générations actuelles. L’étude a été publiée dans la revue Current Opinion in Genetics & Development.

L’ADN de nos ancêtres archaïques

Une étude récente, qui examine toutes les données disponibles sur l’introgression de l’ADN archaïque dans le génome moderne, explique que, suite à plusieurs vagues de migrations hors d’Afrique, nos ancêtres ont eu des relations avec les Néandertaliens à différents moments de l’histoire en Eurasie. Cela a abouti à une répartition complexe de séquences génétiques provenant de ces espèces disparues dans notre patrimoine génétique actuel.

Il a également été découvert qu’Homo sapiens s’est croisé avec trois groupes distincts de Dénisoviens. De ce fait, les personnes non africaines portent environ 2 % d’ADN néandertalien, tandis que certains groupes d’Océanie possèdent entre 2 et 5 % d’ADN dénisovien. Ce mélange d’ADN archaïque a été transmis par sélection naturelle, influençant divers aspects de notre biologie.

Les effets de cet héritage génétique sont visibles dans certaines caractéristiques physiques. L’ADN néandertalien, par exemple, semble avoir influencé la taille du nez chez certaines personnes, tandis que les gènes dénisoviens sont associés à des traits comme la largeur des lèvres. Cette idée repose sur des recherches antérieures montrant que les Dénisoviens avaient probablement des bouches plus étroites que celles d’Homo sapiens modernes.

L’impact sur notre système immunitaire

Des indices laissent aussi penser que certains gènes néandertaliens pourraient avoir influencé notre rythme circadien, rendant certaines personnes plus enclines à être matinales. Cependant, la majorité des séquences génétiques héritées de nos ancêtres disparus affectent notre système immunitaire.

Cela s’explique, selon les chercheurs, par le fait que les Néandertaliens et les Dénisoviens étaient mieux adaptés aux pathogènes présents en Eurasie qu’Homo sapiens venant d’Afrique. En s’accouplant avec les populations locales, nos ancêtres auraient pu acquérir des gènes utiles, offrant une meilleure protection contre certaines infections, et ces gènes auraient été transmis par sélection naturelle.

Cependant, les variantes génétiques liées à l’immunité, bien qu’avantageuses dans ces environnements anciens, peuvent parfois rendre les individus modernes plus vulnérables à certaines maladies. Par exemple, un gène néandertalien sur le chromosome 12 semble protéger contre les formes graves du Covid-19, tandis qu’un autre sur le chromosome 3 pourrait augmenter la vulnérabilité à la maladie. Des études sur les génomes japonais ont également révélé que l’ADN des Dénisoviens pourrait être lié à des problèmes de santé comme le diabète de type 2 et les maladies cardiaques.

Des mystères à résoudre

L’étude a révélé des liens avec ces anciennes espèces humaines, mais il reste encore beaucoup à découvrir. L’impact du flux génétique entre les différentes espèces sur les populations africaines modernes, par exemple, demeure mal compris. Certains chercheurs suggèrent que des traces d’un hominidé inconnu pourraient être présentes dans l’ADN des populations africaines.

Néanmoins, les auteurs de l’étude concluent que les recherches récentes ont largement contribué à mieux comprendre les mélanges génétiques entre Homo sapiens, Néandertaliens et Dénisoviens, démontrant leurs effets importants sur nos caractéristiques fonctionnelles, physiques et évolutives. Par ailleurs, les Néandertaliens ont été les premiers humains à modifier artificiellement leur environnement.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *