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Un échantillon d’urine via Shutterstock

En constante évolution, la médecine et ses procédés s’améliorent bien souvent grâce aux avancées technologiques. En revanche, la physique n’est pas non plus en reste, et apporte aussi son lot d’innovations, comme à travers la conception d’un adhésif biodégradable. SooCurious vous présente cette nouveauté scientifique.

L’innovation est venue d’une collaboration entre des chercheurs de l’université d’Etat de la Louisiane, aux Etats-Unis, et ceux de l’université de Sheffield, en Angleterre. Publiée dans la revue scientifique Angewandte Chemie, leur étude a étudié le processus chimique naturel qui se produit lorsque l’urée, une molécule qui se trouve dans l’urine, est décomposée par l’enzyme appelée « uréase », produisant de l’ammoniac et du dioxyde de carbone.

Urine

Grâce à de précédentes études, les scientifiques savaient déjà combien de temps il faut à l’uréase pour décomposer l’urée, les deux composants pouvant être utilisés pour créer un processus chimique appelé « réaction horloge » ou « réaction oscillante ». En ajoutant de l’eau à deux produits chimiques – un thior à base de souffre et un acrylate synthétique – pendant la réaction horloge urée-uréase, les chercheurs ont été en mesure de créer un gel adhésif fin et soluble dans l’eau.

Pour leur expérience, les scientifiques ont choisi l’urée et l’uréase car il s’agit d’une des seules réactions de l’horloge non toxique et naturelle. Ainsi, Elizabeth Jee, chercheuse à l’université de Louisiane qui a dirigé l’étude, a testé plus de 20 combinaisons différentes de produits chimiques au cours de l’expérience, avant d’obtenir la réaction voulue.

 

De la gélatine 

De la Gélatine

Au cours de l’expérience, lorsque l’uréase décompose l’urée et que de l’ammoniac est produit, la solution aqueuse passe d’acide à basique. Les molécules commencent alors à construire une structure de polymères qui piège l’eau, avant que la solution ne se transforme en un gel, qui ressemble à de la gélatine.

Durant l’étude, Elizabeth Jee a identifié le temps nécessaire à l’uréase pour décomposer l’urée, le temps nécessaire au gel pour se former, à quel moment il se décompose en une solution basique, et comment la solution réagit dans des récipients de différentes tailles. Ainsi, en réglant les propriétés de ce système, les scientifiques ont pu « ajuster la vitesse de dégradation, ce qui pourrait permettre de concevoir un adhésif biomédical ou un support pour délivrer des médicaments dans le corps humain » a déclaré la chercheuse.

 

John Pojman

John-Pojman

Au préalable des recherches d’Elizabeth Jee, un professeur de l’université de Louisiane, John Pojman, et un de ses collaborateurs situé en Angleterre, avaient déjà travaillé sur de telles recherches. Ils avaient notamment développé une variété d’adhésifs polymères pouvant être manipulés par des procédés chimiques, comme l’application de chaleur.

Ces recherches sont prometteuses et pourraient révolutionner la médecine, grâce à la conception d’adhésifs innovants. Si ce type d’innovations vous intéresse, découvrez également cette technique d’impression 3D qui permet de créer des organes fonctionnels.

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