Vladimir Komarov
— © Matsievsky / Wikimedia Commons

En 1967, l’URSS célébrait le 50e anniversaire de la révolution russe. Outre les festivités habituelles au sol, cet événement comprenait également une cascade périlleuse dans l’espace, s’étant soldée par la mort tragique du cosmonaute Vladimir Komarov.

Une mission vouée à l’échec

Le plan consistait à envoyer deux vaisseaux spatiaux en orbite. Soyouz 1, dans lequel se trouvait Komarov, devant être lancé en premier et attendre environ 24 heures l’arrivée de Soyouz 2. Une fois à proximité, Komarov devait quitter sa capsule et rentrer dans Soyouz 2, et son camarade effectuer la manœuvre inverse, avant que les deux engins n’effectuent leur retour vers la Terre.

Selon l’ouvrage Starman : The Truth Behind the Legend of Yuri Gagarin, lorsque Youri Gagarine et d’autres techniciens ont inspecté la capsule de Komarov, ils ont découvert 203 problèmes structurels. Une note de 10 pages aurait été rédigée à l’attention de Léonid Brejnev, mais jamais transmise au dirigeant soviétique.

D’après Venyamin Russayev, agent du KGB chargé de la surveillance de Gagarine, les collègues de Komarov ont tenté de convaincre ce dernier de se retirer. Sachant que s’il se désistait Gagarine prendrait sa place, Komarov aurait refusé et demandé à bénéficier de funérailles à cercueil ouvert si « l’impensable » venait à se produire.

« Ce satané vaisseau ! Rien ne fonctionne correctement »

Le jour du lancement, Gagarine n’a pas respecté le protocole habituel, exigeant une combinaison pressurisée avant de se rendre sur le pas de tir pour parler à Komarov. S’il est probable que cette manoeuvre visait à retarder suffisamment le lancement pour le faire annuler, celui-ci a bien eu lieu.

Une fois Soyouz 1 dans l’espace, les choses se sont rapidement gâtées lorsque l’un de ses panneaux solaires à refusé de s’ouvrir, affectant le fonctionnement de nombreux instruments. Lorsque Komarov a entamé sa redescente, la capsule s’est mise à tournoyer. Incapable d’orienter sa base vers le sol, ce qui aurait potentiellement permis aux fusées d’atterrissage de ralentir sa chute, le cosmonaute a également tenté d’ouvrir son parachute principal, en vain.

L’engin a heurté le sol à une vitesse d’environ 140 km/h. Selon Starman, les derniers mots de Komarov, captés par les avant-postes radio américains en Turquie étaient les suivants : « Ce satané vaisseau ! Rien ne fonctionne correctement. »

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