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Pour se défendre face aux frelons, les abeilles utilisent des excréments d’animaux

C'est la première fois qu'un tel comportement est observé chez des abeilles

— kosolovskyy / Shutterstock.com

La nature a le pouvoir surprenant de toujours nous surprendre, et parfois de nous dégoûter. Dans ce cas-ci, il s’agit des abeilles. Il s’avère que ces insectes producteurs de miel utilisent de la matière fécale sur leurs ruches afin de se protéger de la menace d’autres insectes.

Une technique inédite pour éloigner les prédateurs

Contrairement aux mouches ou aux larves, les abeilles sont des insectes rarement associés à quelque chose de rebutant. Pourtant, dans ce cas-ci, elles sont associées à des excréments. Heureusement, le fait que les abeilles utilisent de la matière fécale pour décorer leurs ruches est particulièrement efficace pour éloigner leurs prédateurs, à savoir les frelons du genre Vespa. Ce comportement inhabituel a été observé par une équipe de chercheurs au Vietnam. Au cours de l’étude, les chercheurs ont pu observer des abeilles mellifères d’Asie en train de bourdonner devant des tas de crottes d’animaux.

Les abeilles ont ensuite été vues en train de mettre des tas d’excréments dans leur bouche et déposer cela devant les entrées de leurs ruches. Une telle méthode est tout à fait inédite, surtout pour les abeilles qui sont réputées pour leur excellente hygiène. « J’ai été choquée parce que les abeilles ont une si bonne réputation pour l’hygiène. Elles ont des maisons qui sont toujours chaudes, humides, propices à la propagation de la maladie et remplies de bébés et de nourriture », a expliqué le professeur Heather Mattila, auteure principale de l’étude, à The Guardian.

Pour l’instant, les scientifiques ignorent de manière exacte comment et pourquoi les excréments peuvent servir de répulsif contre les frelons géants. Quoi qu’il en soit, les chercheurs ont quelques théories sur le sujet. L’une d’elles suggère que les frelons seraient tout simplement répugnés par la mauvaise odeur, dans l’optique où ces insectes prédateurs soient à la recherche d’un repas propre. Une autre hypothèse étant que l’odeur des excréments masque l’odeur normalement attrayante de la colonie, ainsi que les marqueurs chimiques laissés préalablement par les frelons. Les excréments servent alors comme une sorte de dispositif de camouflage olfactif. Plus d’informations sur le sujet sont exposées dans le rapport de l’étude publiée dans la revue Plos One.

— thka / Shutterstock.com

Une méthode qui n’est malheureusement pas appliquée par les abeilles européennes

Dans tous les cas, il a été constaté que la technique était efficace. Plus il y avait d’excréments devant les ruches, moins elles étaient attaquées par des frelons. Selon les observations des scientifiques, les frelons passent 94 % de temps en moins dans des ruches où les entrées sont ornées de boules de caca. À noter que les abeilles disposent déjà d’un grand nombre de stratégies pour lutter contre les frelons géants. « L’utilisation d’excréments d’animaux par les abeilles mellifères asiatiques met en valeur l’impressionnante suite d’armes qu’elles ont développée pour défendre leurs colonies contre l’un de leurs prédateurs les plus dangereux », ont déclaré les auteurs de l’étude dans un communiqué.

Les chercheurs ont également noté que, jusqu’à présent, ce comportement évolutif pour lutter contre les prédateurs n’a été observé que chez l’espèce asiatique Apis cerana. Selon le professeur Mattila, cela s’explique par le fait que les abeilles en Europe et en Amérique du Nord n’ont pas encore eu l’occasion de faire évoluer leur défense. Cette technique leur serait pourtant utile dans la mesure où les abeilles occidentales sont particulièrement vulnérables face aux attaques de frelons. En France, le frelon asiatique est d’ailleurs considéré comme étant l’une des principales causes de la surmortalité des abeilles. Actuellement, les scientifiques continuent leurs recherches afin de déterminer comment cette méthode pourrait également être utilisée pour protéger les abeilles occidentales, a rapporté National Geographic.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: New york Times

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