Les capacités du cerveau des abeilles sont assez remarquables, bien que la puissance de calcul humaine les surpasse largement. De nouvelles recherches suggèrent que les membres d’un même essaim se comportent comme les neurones d’un cerveau humain. Une découverte fascinante.

Quand le comportement des colonies d’abeilles nous éclaire sur le fonctionnement de l’esprit humain

L’étude du langage des abeilles nous en apprend beaucoup sur la façon dont les membres d’un essaim interagissent entre elles et nous éclaire également sur les mécanismes qui régissent le processus de décision du cerveau humain. Une équipe de chercheurs de l’Université de Sheffield a appliqué un modèle théorique, couramment utilisé pour étudier la psychologie humaine, au comportement des colonies d’abeilles, et a découvert des similitudes pour le moins troublantes.

Dans le domaine de la psychophysique, la loi de Weber décrit la relation entre une sensation mentale et la grandeur physique d’un stimulus. Pour faire simple, il s’agit du lien entre la force d’un son que vos oreilles perçoivent et la puissance effective de son onde sonore dans l’air. Pour étudier son rôle dans le processus de prise de décision de l’abeille domestique, les chercheurs britanniques ont analysé la rapidité avec laquelle une colonie d’abeilles prenait des décisions lorsque ses membres se séparaient pour choisir le site adéquat où fonder leur nouvelle ruche.

Les membres de ces « super-organismes » interagissent pour apporter une réponse collective optimale

En plus de la loi de Weber, les chercheurs ont également analysé la loi de Pieron, qui démontre que nous prenons des décisions plus rapidement lorsque les choix qui s’offrent à nous sont de qualité, ainsi que la loi de Hick, qui explique que les cerveaux mettent plus de temps à faire un choix lorsque le nombre d’opportunités augmente. Chez les abeilles, le processus de sélection d’une ruche se résume aux interactions des abeilles éclaireuses qui communiquent leurs découvertes par le biais d’une gestuelle particulière.

Selon les résultats de l’étude, la gestuelle des abeilles s’apparenterait aux stimuli nerveux qui régissent le processus de décision du cerveau humain. Comme le précise Andreagiovanni Reina, auteur principal de l’étude : « Les colonies d’abeilles s’apparentent à des organismes complets, voire des super-organismes, composés d’un grand nombre d’individus autonomes qui interagissent les uns avec les autres afin d’apporter une réponse collective optimale ». Des similitudes qui pourraient nous aider à mieux comprendre comment des actions simples découlent de systèmes complexes.

« Trouver des similitudes entre le fonctionnement des neurones du cerveau humain et le comportement des colonies d’abeilles mellifères s’avère extrêmement utile, car ces dernières sont beaucoup plus simples à étudier », conclut Reina.

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