Ce n’est plus un secret pour personne, les abeilles sont en grand danger. Chaque jour, nous nous rapprochons de leur extinction avec comme premier responsable nos pesticides. Le 5 février dernier, l’Anses a publié un avis très attendu sur l’encadrement de l’utilisation des pesticides en présence d’abeilles. Et ce dernier est des plus alarmants : il démontre toute notre inefficacité pour protéger les abeilles des pesticides, et appelle lourdement à revoir notre réglementation. Explications.
Une réglementation totalement dépassée
Depuis plusieurs années, des dizaines d’études nous prouvent de manière régulière que le déclin des abeilles est un phénomène constant et qui s’accroit. Cet hiver, ce serait près d’un tiers des colonies d’abeilles qui sont mortes, d’après l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF). Leur étude se base notamment sur plus de 14 000 apiculteurs qui ont accepté de répondre aux questions, et de témoigner.
Pour les exploitations ayant au moins dix colonies, le taux de mortalité dépasse même les 35 %. Un chiffre astronomique, qui varie plus ou moins selon les régions, sans vraiment pouvoir distinguer de tendance. Le phénomène est donc globalisé et généralisé. C’est d’autant plus alarmant que les ruches connaissaient, ces dernières années, un taux de mortalité de 30 % sur toute l’année, et pas seulement sur la saison hivernale.
Selon l’UNAF, la réglementation actuelle censée protéger les abeilles est en cause. Les pesticides ne sont en rien limités et elle est devenue totalement obsolète. Ainsi, les chercheurs expliquent qu’il faudrait commencer par revoir totalement, avec un œil nouveau cette réglementation. C’est vital dans notre lutte pour la préservation des abeilles.
Comment se porte la production de miel en France ?
Si nous devions donner un nom à un agent responsable de ce désastre, ce serait les néonicotinoïdes. Ces molécules sont désignées responsables car elles s’attaquent au système nerveux des insectes et déciment des colonies entières. Les apiculteurs français estiment même qu’elles sont responsables de l’effondrement de la production de miel nationale.
Il faut savoir que la France n’assure plus les besoins de ses consommateurs depuis quelques années. Elle a besoin de recourir à des aides extérieures, car la production s’est totalement effondrée entre 1995 et 2017, de l’ordre de 32 000 tonnes à 10 000 tonnes. Les solutions d’aujourd’hui pour pallier la demande sont l’importation ou encore couper notre miel avec du sirop de sucre.
Quelles réactions ?
Nous pourrions commencer cette dernière partie par une bonne note, tout de même : le tribunal de l’Union européenne a validé des restrictions imposées à trois néonicotinoïdes, sur le territoire européen. Et en plus de cette décision majeure, nos instances européennes ont interdit dès septembre toute interdiction de molécules de cette famille en France ! Malheureusement, des dérogations sont possibles jusqu’en 2020, alors les conséquences ne se verront pas tout de suite.
Du côté du ministère de l’agriculture, il a déjà annoncé depuis juillet 2018 une aide de 3 millions d’euros destinée aux apiculteurs qui sont touchés par la mortalité accrue des abeilles. Ces millions serviront notamment pour la prospérité de nouveaux essaims, mais les effets tardent déjà à se montrer visibles et efficaces.
L’UNAF crie à une plus grande compréhension du phénomène par les instances majeures afin de mettre en place, à l’échelle nationale mais également internationale des mesures et réglementations concrètes et claires pour endiguer ce phénomène catastrophique. Les abeilles ne sont pas les seuls insectes touchés par ce pesticide, les autres pollinisateurs comme le bourdon en est largement victime. Si rien n’est fait, les conséquences sur l’environnement et les écosystèmes seront totalement inédites.
Pensez-vous que cette étude alarmante changera la donne sur la mortalité des abeilles ?
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Citizenpost
Étiquettes: france, pesticide, abeille, extermination, tiers
Catégories: Actualités, Animaux & Végétaux
rien ne va changer; Macron reçoit des financements de Bayer;et les exploitations agricoles vont continuer à répandre du poison:rentabilité avant tout, l’écologie on s’en moque; donc l’argent va continuer à tuer les abeilles
Faux! Ce n’est même pas une histoire de rentabilité, à cause de l’agriculture dite « chimique » on perd chaque année en surface et en volume de terre exploitable et les rendements chutent de plus en plus. L’argument « l’agriculture intensive est le seul moyen pour nourrir la population à grande échelle » est totalement faux. Donc ce n’est même pas un question de rentabilité, c’est juste une question de business et de mafia
cf. C.Bourguignon
Plus d’abeilles, plus de vie !
il n’y a pas eu encore d’étude de mortalité pour l’hiver 2018/2019, il n’est pas encre terminé !