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Abandonnée par une mineure, Louna, 4 ans, relance la question : que prévoit vraiment la loi ?

Un chien de race spaniel attaché à un poteau sur un trottoir devant un hôpital en ville.
Un épagneul sagement attaché à un poteau devant un hôpital, attendant son maître dans un environnement urbain.

Attachée à un poteau devant un hôpital, Louna, 4 ans, a été abandonnée par une adolescente. La scène, choquante, soulève une question de fond : peut-on légalement confier un animal à une mineure ? Ce fait divers relance le débat sur les responsabilités, les seuils d’âge et les limites de la loi en matière d’adoption.

Attachée à un poteau deux jours après son adoption : Louna, victime d’une décision irresponsable

Ce 30 juin 2025, à Paris, une jeune fille mineure a abandonné Louna, un épagneul de 4 ans, devant un hôpital. Elle l’avait adoptée seulement deux jours plus tôt, sans réelle préparation ni accompagnement adulte. Des salariés ont rapidement découvert la chienne, attachée à un poteau, sans eau ni nourriture.

L’association Action Protection Animale a pris le relais. Sur Instagram, elle dénonce un acte volontaire, précisant que la jeune fille n’avait pas mesuré l’ampleur de sa décision. Elle aurait déclaré aux autorités : « Je ne me suis pas rendu compte que c’était aussi contraignant. »

Portrait rapproché de Louna, une chienne blanche et rousse, langue pendante et regard vif, portant un collier bleu à motifs.
Louna, la chienne retrouvée attachée devant un hôpital, désormais saine et sauve

Louna vit aujourd’hui dans un refuge d’Aix-les-Bains, où elle attend une nouvelle famille. Malheureusement, son cas illustre une réalité nationale inquiétante : chaque année, 200 000 chiens et chats sont abandonnés en France, avec un pic chaque été. Par conséquent, chaque abandon compte. Chaque adoption ratée aggrave la situation des refuges.

Adopter un animal n’est pas un jeu : quand le flou juridique met les refuges en danger

En France, un mineur ne peut légalement adopter un animal sans l’accord écrit d’un parent ou tuteur. Depuis 2022, un certificat d’engagement est également requis. Il vise à informer les futurs propriétaires des besoins de l’animal, de son coût et de ses contraintes. Ainsi, le législateur espère prévenir les adoptions impulsives.

Cependant, ces protections restent insuffisantes. En effet, de nombreux points de cession – petites annonces, marchés, particuliers – échappent aux règles. Il est donc encore possible, pour un mineur, de repartir avec un animal sans vérification sérieuse. Ainsi, une simple impulsion peut conduire à une adoption… suivie d’un abandon.

Les refuges alertent depuis des années. Pourtant, la vigilance ne suffit plus. Il devient urgent de combler les failles et de mieux encadrer les adoptions. D’autant plus que la situation actuelle encourage des comportements irréfléchis aux conséquences lourdes.

Ce que l’histoire de Louna nous apprend : trois leviers pour éviter les drames

1. Encadrer fermement les adoptions impliquant des mineurs

Il faut interdire la remise d’un animal sans présence effective d’un adulte. De plus, un entretien préalable obligatoire avec l’adulte responsable devrait compléter la procédure, surtout en cas de doute sur l’âge. Ainsi, les cédants pourraient s’assurer que la décision est réfléchie et partagée.

2. Éduquer dès l’enfance à la responsabilité animale

L’école peut jouer un rôle clé. En intégrant des modules sur le bien-être animal, les élèves apprennent à différencier envie et responsabilité. Par ailleurs, des campagnes comme « Adopte un être vivant, pas un caprice » pourraient marquer les esprits. De plus, les réseaux sociaux, très fréquentés par les jeunes, peuvent relayer des messages forts et pédagogiques.

3. Appliquer les sanctions et les accompagner d’interdictions

La loi prévoit jusqu’à 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende en cas d’abandon. Or, dans les faits, ces peines tombent rarement. Il est donc essentiel d’ajouter une interdiction d’adoption future, avec un suivi éducatif pour les contrevenants. Ce type de mesure permettrait à la fois de punir et de prévenir.

Il ne suffit pas d’être choqué : il faut agir

L’histoire de Louna bouscule. Elle montre ce qu’un système permissif laisse passer : une adoption mal encadrée, un abandon rapide et un chien traumatisé. Mais l’indignation ne suffit pas. Elle doit conduire à des règles plus strictes, une meilleure information et une vraie responsabilisation.

Que pensez-vous d’interdire toute adoption à un mineur, même accompagné ? Donnez votre avis en commentaire.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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