L’ara de Spix, réintroduit récemment dans la Caatinga brésilienne après deux décennies d’extinction à l’état sauvage, fait face à un virus contagieux. Cette menace sanitaire pourrait compromettre les efforts de conservation engagés depuis plusieurs années.

Un projet international pour réimplanter durablement l’ara de Spix dans son écosystème d’origine
L’ara de Spix, endémique du Brésil, a disparu à l’état sauvage au début des années 2000. Cette extinction locale résulte de la destruction progressive de l’habitat, du commerce illégal et de la raréfaction de son territoire dans la Caatinga, une zone semi-aride du nord-est du pays.
En 2022, les autorités brésiliennes ont lancé un programme de réintroduction. Elles ont relâché des aras issus de centres d’élevage européens. L’Institut Chico Mendes (ICMBio) a dirigé l’opération avec le soutien d’ONG et d’experts internationaux en biodiversité tropicale.
L’initiative vise à restaurer une population durable. Pour cela, elle s’appuie sur des oiseaux nés en captivité, adaptés progressivement à leur milieu. Environ vingt aras ont retrouvé leur habitat naturel. Ils forment la première génération sauvage réintroduite depuis 20 ans.
Un virus identifié chez les aras relâchés et en captivité, aux conséquences sanitaires immédiates
En mai 2025, les vétérinaires ont confirmé la présence du circovirus chez un ara de Spix en semi-liberté. Ce virus déclenche la maladie du bec et des plumes. Il provoque des malformations, une perte de plumage et une atteinte immunitaire sévère chez les psittacidés tropicaux.
En novembre 2025, onze aras vivant à Curaçá ont été testés positifs. Vingt-et-un autres individus infectés ont été recensés dans un centre d’élevage à Bahia. Ces résultats montrent une propagation croissante entre milieux captifs et semi-naturels.
Les autorités ont réagi rapidement. Elles ont isolé les oiseaux contaminés et mis à jour les protocoles sanitaires. L’objectif est de limiter la contamination virale entre différentes espèces d’oiseaux exotiques, tout en maintenant les efforts de réintroduction.
Des défaillances dans les infrastructures de conservation sanctionnées par les autorités brésiliennes
L’ICMBio a mené plusieurs inspections dans les centres accueillant les aras. Les contrôles ont révélé des conditions d’hygiène insuffisantes dans les structures zoologiques. Les équipes ont aussi constaté un manque d’équipements de protection et le non-respect des règles de biosécurité.
Face à ces manquements, l’organisation BlueSky a été sanctionnée. Elle gérait le site de Curaçá. Le ministère de l’Environnement lui a infligé une amende. Il a rappelé l’obligation de respecter les normes sanitaires exigées pour les espèces protégées élevées en captivité.
Une riposte sanitaire renforcée et un appel à une coopération interinstitutionnelle plus rigoureuse
Le circovirus peut toucher d’autres espèces de psittacidés dans la région. Pour contenir le risque, les autorités ont renforcé la biosécurité. Elles ont instauré des restrictions sur les transferts d’animaux exotiques à l’intérieur du territoire et intensifié la surveillance des foyers potentiels.
Vers une gestion renforcée et coordonnée
Les acteurs publics, les centres d’élevage et les chercheurs doivent travailler ensemble. Une coordination étroite est indispensable. Le succès du programme repose sur une surveillance virologique active dans les zones de réintroduction et sur l’application de normes strictes.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: science-et-vie.com
Étiquettes: brésil, conservation, ara de spix, virus oiseaux
Catégories: Écologie, Animaux & Végétaux