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Révolution énergétique : ce réacteur français détruit plus de déchets qu’il n’en produit et séduit les États-Unis

Une technologie made in France qui transforme les déchets en ressources, alimente les data centers américains, et promet une énergie propre pour 2035. Ce mini-réacteur nucléaire de nouvelle génération, appelé Stellarium, s’attaque au cœur du problème énergétique mondial : comment produire plus en polluant moins, tout en recyclant les résidus les plus dangereux ?

Mini-réacteur métallique éclairé installé devant une centrale nucléaire avec plusieurs tours de refroidissement fumantes au crépuscule.
Un mini-réacteur moderne placé face à une centrale nucléaire traditionnelle, illustrant la transition vers des technologies compactes et innovantes – DailyGeekShow.com / Image Illustration

Stellarium : un mini-réacteur qui tient dans quatre mètres cubes et alimente une métropole

Imaginez un cube de quatre mètres sur quatre, plus petit qu’un salon. Pourtant, il peut fournir assez d’électricité pour une ville de 400 000 habitants. C’est le pari fou de Stellaria, une start-up française qui a conçu le Stellarium, un réacteur nucléaire de quatrième génération aussi compact que puissant. Plus étonnant encore : ce réacteur consomme plus de déchets nucléaires qu’il n’en produit. Oui, vous avez bien lu.

Ce n’est pas de la science-fiction. En effet, le Stellarium utilise des sels fondus et un combustible liquide au chlorure dans un circuit fermé. L’idée ? Réutiliser et transformer plusieurs types de matières fissiles, y compris des déchets comme le plutonium ou les actinides mineurs. En clair, on recycle l’énergie jusqu’à la moelle. Ainsi, plus besoin de stockage sur site. C’est le rêve de n’importe quel géologue ou anti-nucléaire bien informé.

Autre avantage : son cycle de fonctionnement ferme la boucle du combustible. Cela signifie qu’une même charge peut durer des décennies. Ce choix technologique réduit aussi les coûts d’exploitation. Par ailleurs, il limite les opérations de maintenance. En somme, c’est un outil taillé pour durer. Et surtout, il réduit l’empreinte écologique du nucléaire classique.

Pourquoi les data centers américains misent sur cette technologie nucléaire française

Le secteur numérique est en soif permanente d’énergie. Et qui dit intelligence artificielle, dit data centers énergivores. C’est justement là qu’intervient Equinix, un mastodonte américain. Il gère 248 centres de données à travers le monde. Fin novembre, Stellaria a annoncé un contrat historique avec Equinix. L’objectif ? Alimenter ces installations de manière autonome et 100 % décarbonée.

Equinix a même précommandé 500 MW d’énergie. Cette commande montre clairement que le Stellarium coche toutes les cases : compact, sûr, propre et stable. Non seulement ce réacteur n’a pas besoin de zone d’exclusion, mais il peut aussi fonctionner pendant vingt ans sans rechargement. Mieux encore, il s’adapte aux fluctuations de la demande électrique. C’est un véritable cauchemar pour les sources traditionnelles comme le charbon ou le gaz.

Des fondations anciennes pour une innovation extrêmement sûre et efficace

Si le Stellarium paraît révolutionnaire, il repose sur des principes déjà testés dans les années 60. En effet, les réacteurs à sels fondus ont été délaissés au profit du tout-uranium. Aujourd’hui, cependant, ils reviennent sur le devant de la scène. Pourquoi ? Parce qu’ils répondent à une urgence : produire de l’énergie sans polluer et sans danger.

La vraie nouveauté, c’est la manière dont Stellaria a miniaturisé, sécurisé et optimisé l’ensemble. D’abord, le refroidissement se fait par convection naturelle. Ensuite, il existe quatre barrières physiques de confinement. Enfin, la pression interne reste celle de l’atmosphère. En conséquence, il n’y a pas de risque d’explosion. Ni de fuite. Ni de panique. Ainsi, le Stellarium se distingue aussi par sa sécurité intrinsèque.

Une feuille de route très claire : des mini-réacteurs opérationnels d’ici 2035

Derrière ce projet, il y a une vision ambitieuse : rendre les centres de données totalement autonomes en énergie. Le PDG de Stellaria, Nicolas Breyton, ne cache pas ses ambitions. Selon lui, ce premier contrat est un signal fort pour l’industrie. Si tout se passe comme prévu, les premiers Stellariums seront installés d’ici 2035.

La promesse est claire : une énergie locale, propre, sans intermittence, sans CO2 et sans déchets à stocker. En bonus, la France se positionne comme leader de la nouvelle énergie nucléaire compacte. Alors, si ce petit cube changeait vraiment le monde ?

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: GEO

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