
Un éclairage précieux pour les anthropologues. L’examen de crânes d’enfants humains vieux d’environ 2 millions d’années a révélé qu’ils présentaient déjà les caractéristiques faciales typiques de leurs espèces.
Des traits faciaux distinctifs
Les représentants précoces du genre Homo, tels que H. habilis, H. rudolfensis et H. erectus peuvent être distingués sur la base de leurs traits faciaux. Le premier possédait une mâchoire robuste garnie de dents allongées, le second une section sous-nasale réduite, et le troisième une arcade sourcilière continue.
Les restes d’individus préhistoriques immatures se révélant remarquablement rares dans les archives fossiles, jusqu’à présent, on ignorait si ces traits étaient présents dès la naissance, ou se développaient plus tardivement.
Publiée dans la revue Nature Communications, la nouvelle étude a impliqué l’examen de trois crânes fossilisés mis au jour en Afrique du Sud et en Éthiopie, datés de 2,31 à 1,95 million d’années. En examinant leur développement dentaire, l’équipe a pu établir qu’il s’agissait de nourrissons.
La comparaison de leur morphologie à celle de 15 autres crânes préhistoriques, attribués à des individus sensiblement plus âgés, a montré que les deux premiers pouvaient être identifiés comme appartenant respectivement aux espèces H. habilis et H. erectus. Si les origines du troisième étaient moins évidentes, l’équipe évoque des caractéristiques le distinguant largement des hominidés antérieurs tels que Paranthropus et Australopithecus, indiquant clairement qu’il appartenait au genre Homo.

Enfance préhistorique
Globalement, ces travaux indiquent « une diversité taxonomique évidente dès les premiers stades de la vie chez les représentants précoces du genre Homo ». En d’autres termes : les caractéristiques morphologiques permettant de distinguer les espèces humaines les plus anciennes.
Éclairant la croissance de nos lointains ancêtres, ils s’ajoutent à un nombre croissant d’études explorant l’enfance humaine à l’époque du Pléistocène (il y a entre 2,6 millions d’années et 12 000 ans environ).
L’an passé, une étude avaient suggéré que de jeunes néandertaliens vivant en Espagne il y a entre 40 000 et 55 000 ans collectionnaient des coquillages comme les enfants d’aujourd’hui des jouets ou des cartes. Il y a quelques mois, des fragments d’ivoire vieux de 400 000 ans trouvés en Ukraine avaient été interprétés comme des répliques miniatures d’outils maniés par de jeunes individus.