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Les Garamantes, une civilisation oubliée du désert libyen

Ce peuple mystérieux a régné sur le Sahara libyen

Garamantes
— Pascal RATEAU / Shutterstock.com

Dans le désert libyen, des vestiges archéologiques étonnants révèlent l’existence d’une civilisation oubliée : les Garamantes. Pendant plus de 2 000 ans, ils ont construit des pyramides, combattu les Romains, développé l’irrigation et vénéré les morts. Qui étaient-ils et comment ont-ils disparu ?

Une tribu saharienne qui a prospéré grâce à l’irrigation

À 300 km au sud de la côte méditerranéenne se trouve un désert africain sub-aride avec des températures estivales pouvant atteindre 55 °C, des précipitations annuelles moyennes faibles, et parfois même des années sans pluie. Dans ce milieu hostile, une civilisation africaine de 3 000 ans a autrefois émergé et défié l’Empire romain et l’Empire byzantin. Il s’agit des Garamantes, une culture énigmatique de l’ancien peuple saharien, dont les vestiges archéologiques témoignent d’une richesse et d’une complexité insoupçonnées.

Les Garamantes étaient une tribu qui vivait dans la région libyenne du Fezzan, dans le désert du Sahara, environ 1 000 ans avant Jésus-Christ. Ils ont développé une civilisation avancée grâce à un vaste et complexe système d’irrigation par qanat connu sous le nom de “foggaras”. Ce système leur a permis de cultiver des dattes, d’élever du bétail et de soutenir une population nombreuse.

L’historien grec Hérodote a été le premier à mentionner les Garamantes au Ve siècle avant J.-C. Il les a décrits comme une vaste nation qui utilisait des chars à quatre chevaux pour chasser les habitants des grottes éthiopiennes qui vivaient dans le désert. Plus tard, les Garamantes ont été impliqués dans des conflits avec les Romains, qui ont tenté de les soumettre sans succès.

Un royaume étendu avec des villes et des monuments

À son apogée, le royaume garamantais s’étendait sur une superficie d’environ 180 000 km2. Sa capitale était Garama, située dans la région de l’oued el Agial, une longue vallée délimitée au nord par un plateau aride et au sud par une mer de sable. La majorité des villages et monuments garamanti se trouvent dans cette vallée, qui servait de centre au royaume.

Les archéologues ont découvert des forts, des tombes multiples et des cimetières parmi les vestiges garamanti. Ils ont estimé que la ville de Garama comptait environ 4 000 habitants et que les villages voisins en abritaient 6 000 autres. Les maisons étaient construites soit en pierre pour l’aristocratie, soit en briques de terre pour les gens du peuple.

Garamantes
— © Franzfoto / Wikimedia Commons

Le déclin et la disparition d’une culture énigmatique

Les coutumes funéraires et les monuments des Garamantes révèlent une croyance en une vie après la mort comparable à celle des anciens Égyptiens. Sur les pentes du plateau nord de la vallée, ils ont construit des nécropoles pyramidales en brique crue comme Kharaig, un complexe funéraire de 80 pyramides carrées et rectangulaires. Selon une étude archéo-astronomique, les tombes étaient orientées vers des constellations d’étoiles.

Plus au sud, près de la capitale Garama, se trouve la nécropole royale avec plus de 100 tombes disposées en mastabas et en tertres circulaires. Ces tombes étaient décorées de stèles et de “tables d’offrandes” funéraires pour le culte des morts. La plupart des stèles étaient ornées de couches de plâtre colorées appliquées successivement.

Le royaume garamantais a connu son déclin à partir du IIIe siècle après J.-C., suite à l’invasion romaine menée par l’empereur Septime Sévère et aux changements climatiques qui ont affecté l’irrigation. En 666, après la chute de la puissance byzantine en Afrique du Nord, des raiders arabes ont traversé le Sahara, mettant peut-être fin à la monarchie garamantaise. Aujourd’hui, les Garamantes sont largement oubliés par l’histoire, mais leurs traces dans le désert libyen témoignent de leur gloire passée.

Pour aller plus loin, voici 10 civilisations qui ont marqué l’histoire… avant de s’éteindre mystérieusement.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Heritage Daily

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