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Quand vous parlez sans masque, les particules du virus peuvent rester dans l’air jusqu’à 14 minutes

Vous projetez ainsi des milliers de gouttelettes liquides dans l’air, dont certaines peuvent rester en suspension plusieurs minutes

— KeyStock / Shutterstock.com

L’un des gestes barrières les plus recommandés pour éviter la propagation du coronavirus est le respect de la distanciation sociale. En effet, il est vivement conseillé de maintenir une distance d’au moins un mètre avec les autres lorsque l’on se trouve dans un lieu public. Malheureusement, une nouvelle étude a démontré que, sans le port de masque, ce geste serait dérisoire.

Plus une personne infectée parle fort, plus elle risque de transmettre la maladie

Selon une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, tousser ou éternuer sans respecter les gestes barrières (porter un masque ou couvrir le visage à l’intérieur de son coude) ne sont peut-être pas les seules manières dont les gens peuvent transmettre des agents pathogènes infectieux comme le coronavirus. En effet, les résultats de la recherche ont permis de constater que le simple fait de parler peut également projeter des milliers de gouttelettes infectées si petites qu’elles peuvent rester en suspension dans l’air pendant 8 à 14 minutes.

Pour en arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’Institut national du diabète et des maladies digestives et rénales de l’université de Pennsylvanie ont demandé à des volontaires de dire à haute voix la phrase « Stay heatlhy » (Restez en bonne santé) pendant 25 secondes dans une boîte fermée. Pendant que les participants parlaient, un laser projeté dans la boîte éclairait des gouttelettes, permettant aux chercheurs de voir et de compter les gouttelettes produites par la parole. Cela a ainsi montré qu’environ 2 600 gouttelettes étaient produites par seconde et que celles-ci restaient dans l’air en moyenne durant 12 minutes.

Ils ont également découvert que plus une personne parle fort, plus elle projette des gouttelettes. Cela est cohérent avec une récente analyse menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis à propos de la propagation du coronavirus dans une chorale à Washington. Selon le rapport des CDC sur cette analyse : « L’acte de chanter, en soi, aurait pu contribuer à la transmission par émission aéroportée, qui est affectée par l’intensité de la vocalisation. » Face à cette découverte, les CDC ont recommandé une augmentation de l’espacement à respecter dans le cadre de la distanciation sociale.

Les gestes barrières restent les meilleurs moyens pour éviter la propagation de la maladie

En tenant compte de la concentration connue de coronavirus dans la salive – à savoir qu’un millilitre de liquide buccal contient environ 7 millions d’exemplaires du coronavirus –, les scientifiques ont estimé qu’une personne qui parle fort pendant une minute peut générer plus de 1 000 gouttelettes contenant des virus capables de rester dans l’air pendant huit minutes ou plus dans un espace clos. Cela pourrait aider à expliquer comment les personnes présentant peu ou pas de symptômes peuvent infecter d’autres personnes dans des endroits clos comme les bureaux, les maisons de soins, les bateaux de croisière et d’autres espaces confinés.

Bien que l’étude porte surtout sur la manière dont la salive peut propager le coronavirus, l’étude veut également souligner la menace que représentent les porteurs asymptomatiques et présymptomatiques. « Les gouttelettes de salive générées par des porteurs asymptomatiques du SARS-CoV-2 sont de plus en plus considérées comme un mode probable de transmission de la maladie », ont écrit les chercheurs. L’étude met également en exergue l’importance des gestes barrières. Bien que d’autres expériences doivent encore être menées dans des conditions plus réelles, les résultats de l’étude montrent d’ores et déjà l’importance des gestes barrières, notamment le port du masque, a expliqué le New York Times.  

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