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“Je suis devenu végétarien en découvrant ce qu’il se passait dans les abattoirs”

Depuis quelques années, internet et les réseaux sociaux divulguent des images atroces de souffrances animales dans les abattoirs. Ces informations jusque-là ignorées de tous, révèlent la barbarie que l’Homme est capable d’infliger aux animaux lorsque ces derniers sont sur le point de mourir. Alors certes, tuer pour se nourrir est une pratique préhistorique et ancestrale. Quoi qu’il en soit, nos ancêtres tuaient dans le seul but de nourrir une tribu ou une famille et le faisaient dans le « respect » de la bête.

Ces nombreuses vidéos ont fait naître une prise de conscience dans l’esprit de certaines personnes. Voici le témoignage de l’un d’entre eux. Ludovic Parreira est sportif de haut niveau dans l’univers des sports de préhension (Jiu-Jitsu Brésilien, Grappling). A 39 ans, il explique pourquoi il a décidé de devenir végétarien ainsi que l’impact que sa décision a eu sur son mode de vie.

Depuis quand êtes-vous végétarien ?

Ludovic Parreira (LP) : Je crois que je suis devenu végétarien vers 2012…

 

Quel a été l’élément déclencheur ?

LP : Comme pour beaucoup je pense, l’élément déclencheur a été une vidéo… Celle de Paul McCartney « Si les abattoirs avaient des vitres, tout le monde serait végétarien ». Puis ce furent plusieurs éléments déclencheurs successifs, après le visionnage de cette vidéo, qui m’ont fait sauter le pas : des rencontres, des voyages, des livres, ma curiosité du monde…

 

Étiez-vous déjà sensible à la cause animale avant de visionner certaines vidéos d’abattoirs sur le web ?

LP : Je crois que oui mais j’étais surtout « conditionné » comme la plupart des consommateurs. Piégé dans la matrice de la société de consommation, des cultures et traditions, du système scolaire, etc… J’ai toujours senti un « dysfonctionnement » mais j’étais incapable de le signifier par des mots. Je crois qu’il faut une réelle ouverture d’esprit pour prendre conscience et se remettre en question. Je savais seulement que j’aimais la vie et les animaux.

J’AI TOUJOURS SENTI UN « DYSFONCTIONNEMENT » MAIS J’ÉTAIS INCAPABLE DE LE SIGNIFIER PAR DES MOTS.

 

Pensez-vous que l’Homme soit supérieur à l’animal d’un point de vue intelligence, réflexion, sentiments, etc. ?

LP : Je pense que nous sommes de véritables « ignorants ». Nous nous surestimons. Nous nous prétendons évolués mais nous le sommes à peine plus que nous ne l’étions a l’époque des cavernes. Ce n’est pas parce que nous savons fabriquer des fusées qui vont dans l’espace, des ordinateurs, etc, que nous sommes supérieurs ! Regardez où cela nous a conduit ! Nous détruisons notre propre planète et ne pensons même pas aux générations futures ! C’est un comble !

Nous avons des atouts que les animaux n’ont pas, mais nous n’avons plus le sens de la perception et ce lien à la nature que les animaux ont encore. L’animal lui, possède une conscience différente de la nôtre. Il ne détruit pas son environnement. Il le respecte. Et c’est justement cela qu’il nous manque aujourd’hui : le respect de la vie. Notre maladie mentale d’être humain porte un nom : le spécisme.

Les croyez-vous capables de penser, de ressentir la peur, la mort de la même façon que nous ?

LP : Nombreuses recherches aujourd’hui ont montré qu’ils étaient capables de penser, de ressentir la peur, la mort… mais à leurs façons, suivant des codes de conscience, probablement propres a chaque espèce de cette planète. Mais pour moi, oui. Ce sont des êtres sensibles, et dire le contraire reviendrait a se prendre pour « Dieu ».

NOUS SOMMES SUR TERRE SELON MOI POUR TENTER D’ÊTRE « HEUREUX ». C’EST UN BUT DANS LA VIE

Est-ce qu’au final, devenir végétarien n’est pas un mode de rébellion afin d’affirmer son mécontentement face à la société actuelle ?

LP : Devenir végétarien peut effectivement être un mode de rébellion mais pas seulement. Je pense qu’il s’agit là aussi d’une conviction inébranlable. Tuer pour manger oui. Mais manquer de respect et violenter, non. J’aime beaucoup citer Gandhi qui disait « Soyons acteur du changement que l’on aimerait voir en ce monde ».

Bien sûr, chacun agit à sa mesure, le principal étant de faire quelque chose ! Cela peut être devenir végétarien, vegan, boycotter les zoos et les cirques, acheter chez les producteurs, faire son tri sélectif, s’investir dans une association ou simplement rendre service dès que l’on en a l’opportunité. En somme, faire sa « part du colibri » pour reprendre les mots de Pierre Rabhi.

Par extension, heureux est aussi rendre heureux son prochain ou du moins essayer. Étant donné qu’il semblerait que nous soyons l’espèce la plus intelligente, nous avons le choix d’utiliser cette force pour servir ou asservir. Pour moi l’évolution doit tendre vers la coopération et la compassion. Si nous voulons prospérer face aux grandes menaces auxquelles nous ou nos enfants vont devoir faire face prochainement, c’est le seul moyen d’y arriver. Je pense qu’on ne sera jamais de trop à aller dans ce sens.

Vous arrive-t-il de manger de la viande de temps en temps ?

LP : Non. Si j’en mange, c’est par respect, pour ne pas offenser une personne qui s’était donné du mal a cuisiner pour moi, sans connaître mon régime alimentaire. L’animal étant déjà « assassiné », si il avait été mort pour rien face à ma rigidité d’esprit, ce serait doublement dommage. Mais sinon je ne fais jamais la démarche d’en acheter et forcement, d’en manger.

« CHACUN EST LIBRE DE SES ACTES ET DE SES PENSÉES »

Avez-vous également converti votre famille ou vos proches ?

LP : Convertir est un mot fort qui me dérange et auquel je ne crois pas. En revanche, j’ai probablement sensibilisé ou inspiré des personnes autour de moi. Jamais je n’impose mes convictions aux autres. Chacun est libre de ses actes et de ses pensées.

Étant sportif, comment assumez-vous le besoin de protéines pour votre corps ?

LP : Les protéines sont partout, et on en a pas autant besoin que ce que nous dictent les multinationales qui contrôlent les études scientifiques. Pour moi, l’alimentation est l’une de plus grosses arnaques de tous les temps avec les banques. Presque tous les aliments contiennent des protéines et parfois de bien meilleure qualité que celles du poisson au mercure ou de la viande aux antibiotiques.

« POUR MOI, L’ALIMENTATION EST L’UNE DES PLUS GROSSES ARNAQUES DE TOUS LES TEMPS »

 

Vous pouvez nous donner un exemple de repas type consommé ?

LP : Je mange beaucoup plus de légumes qu’avant, forcément, mais je mange surtout plus varié. Je n’ai pas vraiment de repas type, je mange du « vert » à tous mes repas avec des patates douces par exemple ou des légumineuses (pois chiches, lentilles..). Ensuite, je joue sur les assaisonnements et les préparations, etc. Au final, je n’ai enlevé que la viande et le poisson de mon assiette.

Ce qui fait bien peu d’aliments en moins quand on pense à tout ce qu’il reste. J’ai également arrêté de consommer des œufs en batterie et des produits laitiers. Mon acolyte Cyrille Diabaté en parle d’ailleurs régulièrement sur ses réseaux sociaux. Le lait n’est pas forcément très bon pour la santé, surtout pour les sportifs. Enfin, je mange aussi plus de fruits mais de préférence entre les repas car ils ne se digèrent pas vraiment de la même façon, ni a la même vitesse que le reste.

 

Avez-vous ressenti des changements dans votre quotidien (douleurs, fatigue, forme, poids…) ?

LP : Bien sûr ! J’ai ressenti plusieurs changements :

  • Une perte de poids indéniable (mais attention : il ne s’agit pas d’une perte musculaire !). Nécessitant moins de calories, je suis revenu a mon poids de forme que j’avais avant de commencer la musculation ou je me forçais à manger un frigo par jour pour maintenir ces quelques kilos supplémentaires qui me rendaient plus « balèze » (rires!!!)
  • Une meilleure récupération alors que j’avance dans l’âge !
  • Un sommeil de meilleure qualité et la fin de la somnolence post repas (signe d’un sur-effort de l’estomac à encaisser un trop plein)
  • Une quasi-disparition des inflammations chroniques diverses et variées auxquelles j’étais sujet.
  • Moins de blessures
  • Et qu’on le veuille ou non, plus de clarté dans mon esprit. Coïncidence ? Peut-être… ou pas.

« JE VEUX FAIRE TOMBER LE MYTHE DES PROTÉINES ET DES CARENCES DU VÉGÉTARIEN »

Être végétarien devient un mouvement fort en France, avez-vous également quelque chose à prouver ?

LP : Les choses évoluent, le mouvement s’accentue, et je ne peux que m’en réjouir, ce serait mentir que de le nier. Maintenant, ai-je quelque chose à prouver ? Oui ! En tant que sportif, je souhaite simplement m’adresser à tous les autres pour faire tomber le mythe des protéines et des carences du végétarien. J’en suis la preuve et je ne suis pas le seul : Carl Lewis, Surya BonalyChris Campbell, Edwin Moses

Tous sont végétariens et Kendrick Farris, « l’homme le plus fort de tous les temps » est même vegan ! Nous sommes tous des sportifs de haut niveau, en bonne santé, sans surpoids et pratiquant toujours de l’exercice parfois jusqu’à des âges très avancés…

Que répondez-vous aux personnes qui disent que nous sommes carnivores et tuons des animaux depuis la nuit des temps ?

LP : Je réponds que l’une des phrases les plus dangereuses de tous les temps est « on a toujours fait ainsi ». A chaque génération, il y a toujours eu des personnes « qui dérangent » par leur choix de « quitter le troupeau ». Pour moi, c’est aussi ça L’ÉVOLUTION ! Il y a tellement d’exemples d’évolution depuis la nuit des temps justement… Ce serait trop long de s’étaler sur ce sujet alors je me contenterai de deux anecdotes que j’affectionne :

  • Il fût un temps ou l’on pouvait être puni de mort pour avoir dit que la Terre était ronde.
  • On a aussi cautionné la normalité de l’esclavage, pendant des siècles ou des millénaires…

Heureusement, un beau jour on a évolué sur ça, et maintenant ces « folies » archaïques appartiennent (presque) aux livres d’histoire… Je suis convaincu que dans un futur proche nos arrière-petits-enfants seront choqués de voir ce que l’on faisait avec les animaux…

Enfin, je tiens aussi à dire que pendant des millénaires, la société de consommation telle que nous la connaissons n’existait pas. La surconsommation et l’abondance des supermarchés n’existait pas non plus. On mangeait certainement ce qu’on pouvait et ce qu’il y avait sur place, la viande y compris. Mais sûrement pas de la viande transformée et issue de la maltraitance animale comme de nos jours et encore moins à tous les repas.

« LA VIE EST UNE PASSION A VIVRE »

Si l’on vous avait dit un jour que vous ne mangeriez plus de viande, qu’en auriez-vous pensé ?

LP : J’aurais pas pensé… J’aurais hurlé : « Mais qu’est ce qu’il raconte celui-là ???!!!! » (rires!!!)

Si vous souhaitez suivre les aventures de Ludovic Parreira, n’hésitez pas à visiter sa page Facebook, sa page Instagram et sa page YouTube.

 

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