Gemme du RPG japonais, la franchise des SaGa et plus principalement des SaGa Frontier est bien moins connue que ses licences voisines Final Fantasy ou Chrono. Ce sont pourtant des jeux d’une richesse inouïe, à la direction artistique fantastique et aux histoires captivantes. Retour sur cette saga qui saura vous faire voyager dans un univers entre fantasy et science-fiction.

 

À l’origine du projet, on trouve Akitoshi Kawazu, l’une des pièces maitresses des premiers Final Fantasy alors que les membres de l’équipe se comptaient sur les doigts d’une main. Fort de son expérience, il devient le réalisateur et scénariste des Romancing SaGa de 1992 à 1995 puis s’attaque aux SaGa Frontier en 1997 accompagné de Koichi Ishii (Final Fantasy, Seiken Densetsu) au développement et de Tomomi Kobayashi aux illustrations, dont les planches des décors ont largement contribué à la cohérence et la beauté du jeu dans sa globalité. Le jeu sort en juillet 1997 sur PlayStation et s’écoule à plus d’un million d’exemplaires avec une popularité accrue au Japon.

 

 

Pas difficile de comprendre le phénomène dès que l’on s’attarde sur le jeu lui-même. À l’opposé des RPG à l’histoire linéaire, Frontier propose un système de scénario libre où le joueur peut jouer jusqu’à sept protagonistes différents existant dans le même univers et le même système solaire, mais pas sur les mêmes planètes. Chacune d’entre elles a sa propre culture, sa technologie, sa magie, sa politique et ses problèmes. Même sur chaque planète, le joueur peut plus ou moins se rendre où il le souhaite à partir du moment où il est assez fort pour progresser sans se faire tuer par l’un des nombreux boss très difficiles du jeu. Avec des combats au tour par tour, SaGa reprend les principes fondamentaux du RPG japonais tout en y ajoutant son propre système de magie et d’attaques combinées.

 

 

Lorsqu’une des histoires captivantes de l’un des héros se termine, le joueur se réconforte en en découvrant une deuxième, puis une troisième, et ainsi de suite jusqu’à avoir complété l’intégralité des sept chemins possibles. Chaque parcours achevé permet au joueur d’accumuler des bonus pour sa prochaine partie avec les nouveaux personnages. Le tout donne donc accès à une durée de vie impressionnante et une immense rejouabilité. Presque assez pour tenir jusqu’à avril 1999 pour la sortie de SaGa Frontier 2. On garde le coeur de l’équipe avec tout de même un changement pour la musique qui passe de Kenji Ito à Masashi Hamauzu (Final Fantasy XIII). Le deuxième épisode met encore plus l’accent sur la qualité visuelle du jeu avec des peintures et des aquarelles pour donner vie aux nombreux paysages et décors du jeu. Somptueux.

 

 

Un peu plus linéaire, mais toujours très ouvert, le jeu propose cette fois deux histoires différentes prenant place dans le monde de Sandail, énormément inspiré par le haut Moyen Âge germanique et anglo-saxon. Il y a d’abord Gustave XIII, un héritier exilé qui débute une quête pour reconquérir le trône qui lui revient de droit après une absence de vingt ans. À côté, on fait la connaissance de William Knights, un jeune homme qui enquête sur la mort de ses parents à travers trois générations. Les deux héros ont leurs propres histoires et des objectifs totalement différents et le joueur explorera des régions opposées l’une de l’autre avec les deux personnages. Cependant, les deux se retrouvent volontairement ou involontairement pris dans les mouvements géopolitiques de leurs époques dans une histoire qui changera ou non l’avenir du monde.

 

 

Le mode de combat de base reprend plus ou moins les mêmes bases que le premier jeu, mais SaGa Frontier 2 diversifie le gameplay en mettant en scène deux autres types de combats. Les duels avec des personnages charismatiques s’affrontant à des moments clefs de l’histoire et les combats de stratégie où le joueur doit diriger et gérer une armée de personnages pour prendre le dessus en utilisant davantage son cerveau que la force brute. SaGa Frontier 2 qui s’éloigne un peu du premier au niveau de l’exploration offre cependant une richesse narrative qui n’était pas présente avant avec des histoires que l’on pourrait qualifier d’historiques tellement elles sont réalistes dans la cohérence du monde des jeux.

 

À une époque où les studios démarrent la course à la qualité graphique 3D et où le RPG se transforme visuellement, les SaGa Frontier restent du côté de l’illustration à l’ancienne, des tons de couleurs inimitables et de la centaine de détails par écran. Le tout sert une liberté d’action impressionnante et une narration inoubliable qui flirte avec la grande littérature fantastique et s’éloigne des clichés du jeu de rôle. Avez-vous déjà joué à un SaGa Frontier ?

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