Le nom de La Petite Maison dans la prairie évoque souvent une série qui aurait l’ambiance de son titre, où tout se passe à merveille et où les gens vivent en paix. Mais que ce soit dans les livres dont elle s’inspire ou la série elle-même, les thèmes abordés et le destin tragique de la plupart des personnages dépeignent une tout autre vision. Retour sur la série phénomène des années 1970.

 

Si vous avez en tête l’image de la petite Laura de la série, sachez que le personnage est en réalité inspiré non seulement du personnage central des livres, mais aussi et surtout de l’auteur, Laura Ingalls Wilder, ayant conté son enfance dans sa famille de pionniers. Née le 7 février 1867 dans le Wisconsin (centre nord des États-Unis), elle est la deuxième fille des cinq enfants de Charles et Caroline Ingalls. Le seul garçon de la famille meurt durant sa petite enfance alors que la grande soeur Mary deviendra aveugle durant son adolescence. Chose que l’on retrouve d’ailleurs dans la série, où de nombreuses fois Mary espère retrouver la vue, mais ne finit jamais par guérir.

 

 

Forcée de déménager lorsque tel ou tel territoire se retrouvait finalement du côté des tribus amérindiennes, la famille s’installe ensuite au Missouri, puis au Kansas, puis de retour au Wisconsin pendant quatre ans. Ce sont principalement ces années qui vont inspirer le premier livre de la série de Laura Ingalls. Elle deviendra plus tard rédactrice pour le Missouri Ruralist en 1911, mais ne fera pas publier son premier manuscrit autobiographique avant les nécessités entraînées par la Grande Dépression. Ainsi, son premier livre, Little House in the Big Woods, sort en 1932. Ce n’est que trois ans plus tard que sortira Little House on the Prairie.

 

 

On fait un bond de presque quarante ans en avant pour se retrouver chez les bureaux de la chaîne américaine NBC en 1974. Le grand producteur Ed Friendly, amateur des livres, décide de lancer le projet d’une adaptation en série et demande à Michael Landon de diriger l’épisode pilote (épisode test commandé par une chaîne pour décider de l’avenir de la série). Ce dernier accepte à condition de pouvoir jouer Charles Ingalls, rôle qui deviendra celui avec lequel on l’identifiera toute sa vie. Pour les besoins de la série et pour écrire assez d’histoires pouvant faire tenir la série sur ses neuf saisons, les créateurs dérivent parfois des livres, même si l’essentiel reste central tout au long de l’adaptation.

 

 

Nous suivons donc la vie de la famille Ingalls composée de Charles et de Caroline, les parents, puis de leurs quatre filles : Mary, Laura, Carrie et Grace. Au fil de l’aventure, la famille adopte également trois enfants, dont le plus mémorable reste Albert, le fils que Charles n’a jamais eu mais qui meurt dans le dernier épisode. Les principaux thèmes abordés par la série sont la notion de famille, l’adoption, le racisme et les préjugés, avec des morales oscillant entre la simplification et la sagesse. En regardant les dialogues de plus près, notamment les leçons du patriarche Charles à ses enfants, on ressent une sorte de retour aux sources, un retour à ce que certains appellent les vraies valeurs, celles qui ont permis l’établissement de la civilisation moderne.

 

 

Malgré ce que laisse à penser le titre de la série, tout est loin d’être rose pour Walnut Grove où se déroule la série. Cohérent par rapport à son époque, on y voit des enfants mourir ou souffrir de maladies incurables, des parents sombrer dans l’alcoolisme, le banditisme, des rixes et souvent devoir résoudre des conflits que tout père de famille cauchemarde d’avoir à gérer. Au final, la série comme sa version littéraire agit comme un guide de vie. Un guide certes pour une autre époque, mais dont la société actuelle pourrait tirer bien des leçons. Après neuf saisons, la série se conclut avec trois épisodes ressemblant plus à des films, où les habitants de Walnut Grove sont expulsés de force suite à l’achat du territoire par un entrepreneur. Pour ne pas partir tête baissée, les villageois font exploser la ville avant de partir s’installer ailleurs. Pionnier un jour, pionnier toujours.

 

Ceux qui ont fait la lecture des livres ne seront pas surpris de découvrir l’atmosphère tragique de la série. Car même si cette dernière regorge de passages comiques et d’épisodes plus légers, elle reste avant tout une série dramatique où les personnages font face à toutes sortes de problèmes et les relèvent grâce à un code moral impeccable. Avez-vous déjà lu ou vu La Petite Maison dans la prairie ?

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