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Qu’advient-il des cellules cancéreuses après leur mort ?

Après leur mort, les cellules cancéreuses sont généralement recyclées de la même manière que toute autre cellule morte du corps

Cancer Cellule
— CI Photos / Shutterstock.com

Les traitements anticancéreux visent principalement à éliminer les cellules tumorales. La chimiothérapie tue les cellules cancéreuses, souvent en les incitant à s’autodétruire par un processus appelé apoptose, où elles rétrécissent et meurent de manière ordonnée. Parfois, les traitements déclenchent une mort cellulaire plus violente. Mais qu’advient-il de ces cellules une fois qu’elles sont détruites ? 

La mort des cellules cancéreuses

Lorsqu’une cellule cancéreuse meurt, sa membrane extérieure se dégrade. Cela se produit pendant l’apoptose, un processus programmé qui élimine les cellules inutiles ou endommagées. Une fois déclenchée, la cellule se rétrécit et sa membrane forme des « blebs ». Les composants internes de la cellule attirent alors les phagocytes, des cellules immunitaires chargées d’éliminer les débris cellulaires.

Les phagocytes absorbent les cellules cancéreuses mortes et les décomposent en éléments plus simples, tels que des sucres et des acides nucléiques. Ces éléments peuvent ensuite être réutilisés par d’autres cellules. Dans le cas de l’apoptose, les cellules mortes sont recyclées plutôt que d’être éliminées par le corps, par exemple dans l’urine

Parfois, les traitements anticancéreux provoquent une mort cellulaire plus violente appelée nécroptose. Dans ce cas, les cellules cancéreuses gonflent et éclatent, libérant leur contenu interne. Les phagocytes interviennent également pour nettoyer ces débris, bien que le processus soit plus désordonné comparé à l’apoptose.

Les effets inattendus

La mort des cellules cancéreuses ne passe pas toujours inaperçue. Des études montrent que les débris libérés peuvent parfois stimuler la croissance des cellules cancéreuses voisines en déclenchant une inflammation. Ce phénomène, appelé effet Révész, pourrait expliquer la réapparition de certains cancers après traitement. 

Observée pour la première fois dans les années 1950 chez des souris, une étude de 2018 a montré que la radiothérapie et la chimiothérapie peuvent libérer des cytokines pro-inflammatoires, des molécules qui, bien que destinées à combattre le cancer, peuvent paradoxalement soutenir la croissance tumorale. Les macrophages, un type de phagocyte, libèrent ces molécules pour tenter de combattre le cancer, explique le Dr Dipak Panigrahy, coauteur de l’étude et professeur adjoint de pathologie au Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston.

Une étude de 2023 a révélé que les noyaux des cellules cancéreuses mourantes peuvent parfois éclater, libérant de l’ADN et d’autres molécules dans leur environnement. Chez les souris, cette libération de débris peut accélérer la propagation des cellules cancéreuses au-delà de la tumeur initiale, favorisant ainsi les métastases.

cancer
— Rido / Shutterstock.com

Stratégies pour contrer les effets négatifs

Ces études montrent comment la mort des cellules tumorales peut contribuer à la progression du cancer et à sa rechute. Cependant, la recherche est encore en cours, et les scientifiques explorent diverses stratégies pour minimiser les effets. Une étude de 2018 a mis en avant l’utilisation des résolvines, des molécules dérivées des oméga-3. Les résolvines aident à réduire l’inflammation et à favoriser l’élimination des débris cellulaires.

« Le problème du cancer est qu’il n’existe pas de thérapies qui stimulent la résolution de l’inflammation et la régulation à la baisse des cytokines tout en éliminant les débris », a déclaré M. Panigrahy. Les résolvines pourraient résoudre ces problèmes, bien que leur efficacité contre le cancer reste à prouver.

Une étude a montré que les cellules cancéreuses vivantes peuvent détecter et répondre aux signaux de leurs homologues mourantes. Bloquer ces signaux pourrait potentiellement empêcher la réapparition du cancer après traitement. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Par ailleurs, voici 10 choses nocives de votre quotidien que la science lie fortement au cancer.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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