
Au coeur de l’Outback australien se cache la base militaire de Pine Gap. Construite au plus fort de la guerre froide, elle est souvent comparée à l’incontournable Zone 51 américaine.
Un site farouchement gardé
Situé à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de la ville d’Alice Springs, ce site farouchement gardé a été mis en service en 1967. S’il avait été initialement présenté au public comme un centre de recherche spatiale, il s’agissait en réalité d’un centre de contrôle et de communication pour les satellites géostationnaires de la CIA, qui espionnaient les essais nucléaires et balistiques soviétiques.
À l’approche de la fin de la guerre froide, Pine Gap s’est agrandie, et l’influence de l’armée australienne renforcée. Aujourd’hui, on estime qu’environ 1 000 personnes y travaillent (50 % d’Américains et 50 % d’Australiens). Son accès est strictement interdit au public : toute personne non habilitée s’aventurant sur le site, dont les limites sont annoncées par de grands panneaux, sera arrêtée.
Pour observer ses installations, il est nécessaire de prendre de la hauteur. Depuis les reliefs environnants, on distingue facilement une série de sphères blanches massives. Souvent comparées à des balles de golf, il s’agit d’antennes paraboliques permettant l’interception des télécommunications satellites.
Bien qu’un certain voile de mystère plane sur les véritables activités de Pine Gap, elle aurait joué un rôle clé dans la coordination des opérations militaires lors de la guerre du Golfe, puis en Afghanistan et en Syrie. De récentes fuites indiquent que le site constitue encore aujourd’hui un appui précieux pour les agences de renseignement américaines (NSA, CIA).

Manifestations et théories farfelues
Depuis le début des années 2000, le site a été la cible de plusieurs manifestations anti-guerre, ayant notamment impliqué des centaines de personnes à la veille de l’invasion américaine de l’Irak.
Fin 2023, une trentaine de militants pro-palestiniens, craignant que les informations recueillies à Pine Gap ne soient communiquées à l’armée israélienne, avaient installé un barrage sur la route y menant.
Au cours des dernières décennies, un certain nombre de théories farfelues, impliquant de potentielles technologies extraterrestres, ont circulé, mais comme pour la Zone 51, il semble que la réalité soit bien moins palpitante.