C’est l’un des mythes les plus célèbres de la planète. Le Yéti – ou l’abominable homme des neiges – a depuis toujours fasciné de nombreuses personnes à travers le monde. Existe-t-il vraiment ? D’où proviennent les nombreux témoignages ? Qu’en disent les scientifiques ? Autant de questions auxquelles SooCurious va tenter de répondre de ce pas.

Le mythe du Yéti ne date pas d’hier ! Et pour cause, les premières mentions qui lui sont accordées apparaissent dès le XIXe siècle. Plus précisément, c’est en 1832 que le naturaliste britannique B.H. Hodgson rapporte l’existence du Yéti dans son récit « Rencontre avec le Yéti ». Pour autant, si Hodgson est le premier Européen à révéler l’existence d’une telle créature, celle-ci est contée depuis longtemps par les autochtones vivant au pied de l’Everest, lieu où « l’abominable homme des neiges » aurait été aperçu à maintes reprises. Sur ces terres, la légende est extrêmement répandue, du Caucase à l’Himalaya en passant par la Sibérie. Là-bas, on l’appelle notamment meh-teh ou metoh-kangmi que l’on pourrait traduire par homme-ours et homme des neiges. Dans son livre, Hodgson affirme que les autochtones sont terrifiés par un homme sauvage aux longs poils noirs. Malheureusement, Hodgson ne le vit jamais de lui-même et s’appuya uniquement sur les témoignages obtenus sur place.

En 1889, c’est au tour du militaire britannique Laurence Wadell de se rendre au Tibet, au plus près de la légende. Sur place il aperçut de grandes empreintes dans la neige à 5 000 mètres d’altitude. Ses guides lui expliquèrent qu’il s’agissait de ce célèbre homme sauvage, prêt à attaquer des hommes pour les dévorer. Néanmoins, Wadell n’a pu creuser cette théorie puisqu’il ne parvint pas à rencontrer des hommes ayant déjà aperçu le Yéti. Il se contenta de nombreuses légendes et rumeurs qui entouraient déjà l’abominable homme des neiges. Certaines d’entre elles expliquaient notamment qu’il était nécessaire de courir dans le sens d’une pente pour échapper au Yéti, ce dernier ne pouvant pas voir vers le bas en raison de ses longs poils.

Au cours du XXe siècle, les explorations se multiplient aussi vite que de nouvelles légendes et rumeurs ne se développent. En 1921, un groupe d’expéditeurs désireux d’atteindre le mont Everest aurait aperçu un groupe de créatures se déplaçant dans la neige. Il n’y aurait donc pas un mais des yétis. Quatre ans plus tard, le photographe grec N.A Tombazi tenta de photographier un yéti à 4 600 mètres d’altitude mais ce dernier s’éclipsa aussi vite qu’il était apparu. Selon les dires du photographe, la créature ressemblait à un homme mis à part le fait qu’elle ne portait pas de vêtements et qu’elle était couverte de poils noirs. Il étudia ensuite les empreintes laissées par le yéti. Des empreintes mesurant environ 45 cm de longueur pour 35 de largeur et appartenant évidemment à un bipède. Malgré cela, les scientifiques demeurèrent sceptiques en raison des trop nombreuses imprécisions des multiples témoignages.

C’est en 1951 que des preuves vont être mises en lumière. Alors qu’il tentait de gravir le mont Everest, Eric Shipton prit en photographie l’empreinte du Yéti. Celle-ci semblait présenter un pied proche de celui de l’être humain mis à part qu’il ne possédait que quatre orteils. Ce cliché relança considérablement le débat concernant le mythe de l’abominable homme des neiges, mais le département d’histoire naturelle du British Museum continua de réfuter la thèse de l’existence d’une telle créature. Beaucoup s’accordèrent à dire que les empreintes présentées n’étaient autres que celles d’un singe d’Himalaya : le langur. Pourtant, de nouveaux témoignages viennent raffermir l’hypothèse de l’existence du Yéti puisqu’en 1953, John Hunt, Edmund Hillary et Tenzing Norgay sont les trois premiers hommes à atteindre le sommet du mont Everest. Après l’expédition, ils rapporteront la découverte de nouvelles larges empreintes. Norgay, le sherpa, est celui des trois qui croit le plus amplement à l’existence du Yéti. Il écrivit d’ailleurs une autobiographie dans laquelle il raconta que son père avait déjà vu l’abominable homme des neiges par deux fois et que ce dernier mesurait aux alentours d’1m50. Mais la plupart des experts restèrent convaincus que ces descriptions étaient largement compatibles avec celles que l’on pouvait faire d’un langur. On leur répondit qu’un langur était un singe doté de cinq orteils et qu’il se déplaçait la plupart du temps à quatre pattes.

En 1954, la presse s’en mêle et le journal Daily Mail décide de réaliser une expédition menée par l’alpiniste John Angelo Jackson dans le but d’apercevoir le Yéti. Après quatre mois d’expédition, aucune trace réelle de la créature. Néanmoins, les membres du groupe partis à sa rencontre découvrirent des monastères tibétains dans lesquels on pouvait voir des scalps de Yéti servant de reliques sacrées. Après avoir été étudiés, ces scalps s’avérèrent être ceux d’aucun animal connu (sauf un qui était un faux). Mais après de multiples analyses, ces scalps furent plutôt présentés comme des bonnets faits à partir d’une peau de saros moulée à la vapeur et utilisés lors de cérémonies religieuses.

En 1958, un lieutenant-colonel soviétique du nom de V.Karapyetan demanda au professeur Boris Porchnev de recueillir ses propos concernant l’une de ses histoires. Il raconta qu’au cours d’une guerre dans le Caucase, il dut examiner l’un de leurs prisonniers. Ce dernier était enfermé dans une grange car couvert de poux. De plus, il transpirait à grosses gouttes et sentait extrêmement mauvais dans une pièce chauffée. En bref, il ressemblait davantage à un singe : nu, d’une pilosité impressionnante, incapable de comprendre le langage humain… Par la suite, il fut fusillé. Le professeur Porchnev, quant à lui, compila l’ensemble des témoignages relatant l’existence du Yéti. Ces observations seront décrites par Odette Tchernine dans l’un de ses ouvrages. Elle affirmera que l’abominable homme des neiges pourrait en fait être un homme de Néandertal, une espèce pourtant disparue il y a plus de 25 000 ans.

Les expéditions continuèrent de se multiplier, chacun désirant être le premier homme à prendre une photographie du Yéti. En 1976, René de Milleville rapporte une nouvelle photographie d’empreinte ainsi que des poils attribués au Yéti, aujourd’hui visibles au Muséum national d’histoire naturelle. Puis c’est au tour du célèbre alpiniste Reinhold Messner d’affirmer lui aussi avoir vu le Yéti dans les années 1980 alors qu’il se lançait dans une expédition. Plus récemment, en 2008, des touristes japonais auraient également photographié des traces de pas. Enfin, en 2012, le professeur Bryan Skyes dévoile l’existence d’une concordance parfaite entre les échantillons de poils d’animaux trouvés dans l’Himalaya et un ancêtre de l’ours polaire…

Ces histoires sont fascinantes ! Il semblerait que personne ne soit en mesure de prouver l’existence d’une créature telle que le Yéti. La légende divise, d’un côté les sceptiques, de l’autre ceux qui croient fermement à l’abominable homme des neiges. Les scientifiques, quant à eux, continuent de réfuter l’idée selon laquelle le Yéti puisse exister. Et vous, croyez-vous en l’existence du Yéti ?

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