Les thématiques abordées dans les mangas peuvent être aussi diverses que variées, même si certains thèmes sont bien plus abordés que les autres du fait de leur popularité. Et certains thèmes sont parfois inconnus et confus pour les lecteurs qui ne connaissent pas forcément ces facettes de la culture japonaise. SooGeek vous en dit un peu plus.
Les mangas sont de nos jours un genre populaire qui s’est vite répandu partout dans le monde ; mais rappelons-nous qu’à la base ils viennent du pays du Soleil-Levant. De fait pour ceux qui ne connaissent pas ou peu la culture asiatique, on se retrouve parfois à ne pas saisir certaines références ou à retrouver dans plusieurs mangas différents des versions altérées de mêmes mythes.
Les jeux, loisirs et traditions
Connaissez-vous ce jeu japonais semblable aux échecs qu’est le shogi ? Ou l’art floral qu’est l’Ikebana ? Si ces noms ne vous disent rien, alors n’hésitez pas à jeter un coup d’oeil aux mangas qui suivent !
Le go
Originaire de Chine, ce jeu aux règles simples est vite devenu très populaire dans les pays asiatiques, et en particulier au Japon. C’est le plus vieux jeu de stratégie combinatoire connu, et son succès est autant basé sur la simplicité de ses règles que sur sa grande richesse combinatoire et sa profondeur stratégique. Le principe ressemble aux échecs : deux adversaires s’affrontent, « blanc » et « noir », pour conquérir un maximum de territoire. Si vous souhaitez plus de détails, vous pouvez faire un tour sur la page wikipédia ou lire le manga Hikaru no go.
Hikaru no go
Hikaru, un jeune Japonais, découvre un jour dans le grenier de son grand-père un goban (plateau de jeu de go) portant ce qu’il pense être une tache de sang. Il s’aperçoit qu’il est le seul à la voir et l’objet se révèle être hanté par Saï, ancien professeur de go de l’empereur sous l’ère Heian. Le fantôme se retrouvant piégé dans l’esprit d’Hikaru, il décide de lui apprendre les bases du go. Guidé par Saï dans ses débuts, le jeune garçon prend peu à peu gout à ce jeu et se lance dans des tournois, où il rencontre un autre jeune prodige, Akira. Après s’être combattus, les deux jeunes garçons n’auront de cesse de se poursuivre et de progresser pour battre l’autre.
Même si dit comme ça la série n’as pas l’air passionnante, les dessins de Takeshi Obata, l’auteur du célèbre Death Note, et les personnages attachants de ce manga nous donnent envie de lire la suite. De plus ce manga introduit de manière ludique les règles de base et de nombreux aspects de la culture du go (histoire, stratégie, éthique, technique, etc.) et son succès a d’ailleurs suscité un net regain d’intérêt pour le go chez les jeunes Japonais.
Le Karuta
Jeu traditionnel japonais, c’est à la base un moyen mnémotechnique pour apprendre aux enfants les hiraganas. Le Karuta est un jeu de mémoire : un orateur lit la première partie d’un des cent poèmes constituant le Hyakunin isshu et les joueurs doivent être les plus rapides à trouver la carte correspondant à la deuxième partie parmi les cent cartes placées entre eux.
Mais il existe le Karuta de compétition, dont les règles diffèrent légèrement : il n’y a que deux adversaires qui s’affrontent, et ce n’est que la moitié des cartes du jeu qui sont utilisées, et le gagnant est celui qui n’as plus de cartes de son côté (ayant envoyé ses cartes chez l’adversaire). Une fois par an, un tournoi à grande échelle est organisé pour désigner le meilleur joueur et la meilleure joueuse du pays.
Chihayafuru
L’histoire débute avec Chihaya Ayase, petite fille garçon manqué dont le seul but dans la vie est de soutenir sa soeur dans sa carrière de model. Mais lorsque le petit nouveau de sa classe, Arata Wataya, lui partage sa passion pour le Karuta, juste avant le tournoi annuel de son école, elle trouve un nouveau but et décide de devenir la meilleure joueuse du Japon, suivie par un camarade de classe un peu moqueur mais pas insensible à son charme, Taichi Mashima. Dans le monde du Karuta de compétition, il est vite révélé que Chihaya montre un certain talent pour cette discipline. Mais le trio est séparé quelque temps plus tard par diverses circonstances les poussant à partir chacun de leur côté, la jeune fille se retrouve seule. Arrivée au lycée, et devenue une ravissante jeune femme, elle continue le Karuta dans l’espoir de revoir ses amis.
Entre humour, triangle amoureux et explications précises sur l’univers du Karuta et ses règles, ce shojo craquant ne vous laissera pas insensible. Ayant eu un grand succès au Japon, ce manga fit naitre la première association de Karuta de France et même d’Europe…
Le sh?gi
Le sh?gi est un autre jeu de société combinatoire abstrait traditionnel japonais opposant deux joueurs et se rapprochant du jeu d’échecs. Assez populaire, ce jeu se joue tour par tour et le but est de prendre le roi adverse. À chaque tour, un joueur peut soit déplacer une pièce, soit « parachuter » une pièce prise sur la surface de jeu, et contrairement au jeu d’échecs, les pièces prises sont mises en réserve. Le parachutage explique l’aspect particulier des pièces du sh?gi : pouvant être utilisées par les deux joueurs, elles ne se distinguent pas par leur couleur, mais par la direction vers laquelle elles pointent. Pour plus de détails, allez faire un tour sur la page wikipédia de ce jeu.
Shion no o
Shion Yasuoka est une jeune collégienne qui adore le chocolat et ne communique que par l’intermédiaire d’un bloc-notes, suite à un traumatisme dans son enfance… Elle a assisté au meurtre brutal de ses parents lorsqu’elle avait 5 ans. Son seul indice est le fait que le meurtrier ait pris le roi du jeu de shogi de son père, la poussant à croire que c’est un joueur de shogi lui-même. Ayant été adoptée par ses voisins (dont le mari est un joueur de shogi), Shion se met à être une joueuse active de shogi, autant par passion pour ce jeu que pour la possibilité de retrouver le meurtrier de ses parents.
Ikebana
L’Ikebana (parfois kad?) est un art traditionnel japonais basé sur la composition florale qui valorise aussi bien le vase, les tiges, les feuilles et les branches que la fleur elle-même. A la base un des arts que les femmes étudiaient traditionnellement à l’école en vue de se marier, la structure complète de l’arrangement floral japonais est axée sur trois points principaux symbolisant le ciel, la terre et l’humanité à travers les trois piliers, asymétrie, espace et profondeur. Aujourd’hui, les arrangements floraux sont considérés comme l’un des trois arts traditionnels japonais avec le k?d? et la cérémonie du thé.
Zig Zag
Ce petit shojo raconte la vie d’un groupe d’élèves vivant au dortoir Kasami à l’école privée de Seifu, au Japon, et plus principalement sur le jeune Takaaki Asakura et son amour pour les fleurs.
Notez que dans le célèbre Bleach, on trouve un club d’Ikebana à la Soul Society (si si).
Kabuki
Le kabuki est une forme du théâtre japonais traditionnel, centré sur un jeu d’acteur à la fois spectaculaire et codifié. Il se distingue par le maquillage élaboré des acteurs et l’abondance de dispositifs scéniques destinés à souligner les paroxysmes et les retournements de la pièce, et demeure actuellement le plus populaire des styles de théâtre traditionnel japonais en termes d’audience. Pour en savoir plus : wiki.
Orange chocolat
Amis et voisins depuis l’enfance, Ritsu et Chiro se chamaillent tout le temps. Surtout depuis que Ritsu, aîné d’une famille de danseurs, a rapidement grimpé en popularité grace à son réel talent pour le kabuki. Mais un jour, suite à un souhait effectué au temple, les deux amis échangent leurs corps, et ainsi l’esprit de Ritsu se trouve dans le corps de Chiro et l’esprit de Chiro dans le corps de Ritsu. Mais voilà : Ritsu se trouve être aussi un travesti célèbre sur scène…
Kendo
Le kendo, version moderne du Kenjutsu (l’escrime au sabre pratiquée autrefois par les samouraïs), n’est de nos jours pas seulement un art martial mais également un sport de compétition, aujourd’hui largement pratiqué au Japon. Le kendo ne se résume toutefois pas à un simple ensemble de techniques et de tactiques du combat au sabre : il comprend également un volet spirituel et permet à ses pratiquants de développer leur force de caractère et leur détermination.
Bamboo Blade
Kojir?, enseignant ayant quelques difficultés financières, dirige également le club de kendo du lycée où il travaille. Un jour il fait un pari avec un ancien senpai qui possède lui aussi un dojo : si l’équipe féminine de Kojir? arrive à gagner contre celle de ce dernier, alors il pourra manger des sushis, gratuitement et à sa faim, pendant toute une année. Seul problème pour le jeune professeur : son club ne compte que deux membres féminins, dont une élève qui n’a pas donné signe de vie depuis un moment. Le pari semble perdu d’avance jusqu’à ce qu’il rencontre Tamaki Kawazoe, jeune fille au physique frêle qui cache pourtant un talent hors du commun pour le kendo. Refusant l’invitation dans un premier temps, elle va finalement rejoindre le club à la suite d’un incident, en tant qu’« allié de la justice ». Avec l’arrivée de Tamaki dans l’équipe, gagner le match semble alors possible pour la plus grande joie de Kojir? et des autres membres du dojo…
Dieux, divinités et religions
Comme partout dans le monde, le Japon n’as pas échappé aux influences des religions sur sa culture… Et ça ne passe pas inaperçu dans les mangas ! Il n’est pas difficile de repérer et de comprendre les références des religions occidentales (généralement les anges et les démons) ; en revanche les religions bien moins connues par nous les Occidentaux, c’est une autre histoire…
Le shintoïsme, plus ancienne religion du Japon et particulièrement présente dans ses mythes et légendes, et le bouddhisme sont deux religions qui ont largement influencé la culture japonaise, et ce même dans les mangas !
Le shintoïsme
Noragami
Yato, dieu mineur et errant oublié par les humains, parcourt le Japon afin d’exécuter les vœux des mortels dans l’espoir de pouvoir convertir assez de fidèles pour avoir enfin un temple à son honneur et un culte digne de ce nom. Son destin se retrouve bouleversé le jour où il croise une collégienne, Iki Hiyori, qui risque sa vie pour le sauver d’un accident de la route. Cet événement transforme cette dernière en demi-fantôme, son âme se séparant de son corps à tout bout de champ, que ce soit dans la rue ou en classe, laissant son corps endormi vulnérable. Et si jamais la « queue » qu’elle arbore sous sa forme spirituelle, ce qui la lie à son corps, se fait couper, elle deviendra un fantôme pour de bon. Déterminée à retrouver son état normal, elle décide de suivre Yato jusqu’à ce qu’il accepte de résoudre son problème…
Humour, amour, mort et thème sombre, tout s’entremêle dans ce joyeux et dynamique manga qui gagne de plus en plus en popularité en France et au Japon. Et c’est un bon moyen de réviser vos dieux bouddhistes et de les voir sous un nouveau jour !
Le bouddhisme
Enma
Enma, poupée de papier d’un des dix rois des enfers du même nom, est envoyée sur Terre sur son ordre. Voyageant dans le temps et l’espace, elle passe ainsi de l’an 1500 de l’ère Sengoku au Japon à Londres au XXIe siècle. Sa mission ? Exécuter ceux qui sont sur le point de provoquer des meurtres de masse (intentionnellement ou non) risquant ainsi de surcharger les enfers et donc d’empêcher le roi enma de juger correctement les âmes… Pour s’acquitter de sa tâche, la petite poupée de papier sans âme ni émotions possède un tatouage sur sa main, lui permettant de faire appel aux pouvoirs des enfers et… d’enlever tous les os du corps de sa victime. Ce qui, vous vous en doutez bien, entraine la mort de ladite victime. Seule petite particularité de son pouvoir : les os qu’elle ne peut pas enlever sont autant de personnes qui aiment la victime. Mais au fur et à mesure de ses aventures, la petite poupée de papier en apprend un peu plus sur le genre humain et semble petit à petit gagner des émotions… Et qui est ce mystérieux ennemi qui se cache dans l’ombre et qui semble déterminé à entraver la mission d’Enma ?
Shonen aux allures sombres mais à la philosophie touchante et aux portraits de l’âme humaine poignants et justes, Enma est un manga à lire ! Et à ne pas confondre avec Enma la Fille des Enfers, qui traite un peu du même sujet mais très différemment.
Les 4 dieux (inspirés du zodiaque chinois) (Shijin)
Les quatre animaux, encore appelés quatre pouvoirs ou quatre figures, sont les symboles et les gardiens des quatre orients dans l’astrologie chinoise et le feng shui. Au Japon, on les connait sous le nom de Shijin (quatre dieux). Ce sont le Seiryu, le dragon azur associé à l’Est (élément : Bois), Guembu ou Genbu, la tortue serpent noire gardien du Nord (élément : Eau), Byakko, le tigre blanc gardien de l’Ouest (élément : Métal) et Suzaku, l’oiseau vermillon/Phénix du Sud (élément : Feu). Ils sont aussi reconnus par la tradition occultiste japonaise Onmyodo, inspirée par la théorie chinoise des cinq éléments, et très souvent évoqués dans les mangas, dessins animés et jeux vidéo japonais.
Fushigi Yugi
Miaka Yuki, jeune lycéenne et Yui, sa meilleure amie, sont soumises au stress des examens qui arrivent. Un jour, en accompagnant Yui à la bibliothèque, Miaka trouve un livre nommé « Les écrits des quatre dieux du ciel et de la terre ». Mais ce n’est pas un livre banal, et il les aspire à l’intérieur de ses pages, projetant les deux jeunes filles dans un monde ressemblant fortement à la Chine ancienne. Miaka se retrouve séparée de Yui et suite à de nombreuses circonstances devient la prêtresse de Suzaku, un des 4 dieux, protecteur du pays Sud, avec pour charge de protéger le royaume.
Mais elle se retrouve à lutter contre la prêtresse de Seiryu, dieu protecteur d’un pays rival qui se trouve être… Yui, manipulée. S’ensuit une lutte acharnée pour savoir qui invoquera en premier son dieu et verra son voeu exaucé.
Otogi Matsuri
Yôsuke Suruga est un lycéen de Miyakono, petite ville calme de la campagne japonaise, qui vit une petite vie tranquille et banale. Jusqu’au jour où après avoir renversé un autel, il se voit insuffler les pouvoirs de Suzaku, un des quatre esprits gardiens de la mythologie chinoise, sous forme d’arc que seules d’autres personnes dotées de pouvoirs peuvent voir. Au même moment, une série de meurtres mystérieux vient troubler la région… Avec l’aide de Inaba Yomogi, nouvelle élève de la classe de Yôsuke et prêtresse du temple local, et de ceux qui comme lui sont dotés des pouvoirs d’un des esprits divins, Yôsuke va devoir se battre contre les réels responsables de cette série de meurtres : les Kenzoku, monstres et esprits du bestiaire folklorique nippon, dont l’activité néfaste devient chaque jour plus fréquente.
Tous ces arts, loisirs, sports et mythes de la culture japonaise sont impressionnants et il est parfois étonnant de les voir dans un manga. Maintenant, vous pourrez saisir les références faites dans certaines séries ! Et vous, connaissiez-vous ces facettes de la culture japonaise ?
Par Helia Ricard, le