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Un volcan en Alaska devrait entrer en éruption, et nous pourrions enfin savoir ce qui l’en empêche

Celle-ci aurait dû se produire il y a plus d’une décennie

Image d’illustration — photomatz / Shutterstock.com

Alors que les géologues s’attendaient à ce que le mont Westdahl entre à nouveau en éruption avant 2010, le fait que ce phénomène géologique ne se soit toujours pas produit démontre les failles de nos modèles de prévision actuels.

Un stratovolcan agité

Bien qu’il s’agisse d’une tâche délicate, prévoir avec précision le moment où les volcans vont entrer en éruption s’avère crucial pour protéger les populations vivant à proximité et réduire les risques pour le trafic aérien. De nombreux facteurs doivent être pris en compte, et l’ absence d’explosion observée en Alaska a mis en évidence un facteur largement négligé.

« La prévision volcanique fait intervenir de nombreuses variables, notamment la profondeur et la taille de la chambre magmatique d’un volcan, la vitesse à laquelle le magma remplit cette cavité et la solidité des roches qui l’y confinent, pour n’en citer que quelques-unes », explique la géologue Lilian Lucas, auteure principale de le la nouvelle étude, parue dans la revue Frontiers in Earth Science.

Situé au large des côtes de l’Alaska, le long de la chaîne des îles Aléoutiennes, le mont Westdahl a connu sa dernière éruption entre 1991 et 1992. Depuis, le stratovolcan, dont la chambre magmatique active bouillonne à environ 7,2 kilomètres sous sa surface, n’a cessé de gonfler, ce qui laisse présager qu’un tel phénomène pourrait prochainement se reproduire.

Image d’illustration — photomatz / Shutterstock.com

Selon les chercheurs, la principale caractéristique le distinguant de la plupart des autres volcans se résume à la calotte glaciaire d’environ un kilomètre d’épaisseur qui le recouvre et augmente vraisemblablement l’intervalle de repos moyen du système magmatique.

Le rôle largement négligé de la couverture glaciaire

L’utilisation de simulations informatiques a permis aux chercheurs de l’université de l’Illinois d’établir une relation linéaire entre l’épaisseur de la calotte glaciaire, les changements de volume au sein du volcan et le taux de production de magma (ou flux magmatique) nécessaires pour faire sauter son couvercle de roche et de glace et ainsi provoquer une éruption.

En tenant compte de la taille, de la géométrie et du flux de magma de la chambre magmatique, l’équipe a calculé que pour le système de Westdahl, la pression de la calotte glaciaire ajoutait environ 7 ans de dormance, par rapport aux modèles sans glace.

« Cette augmentation peut sembler insignifiante d’un point de vue géologique, mais s’avère significative à l’échelle du temps humain », explique la géologue Patricia Gregg. « C’est pourquoi il sera indispensable que les futurs modèlent tiennent compte de la couverture glaciaire. »

Fboudrias / Shutterstock.com

Étudier l’impact du changement climatique et de la fonte des glaces

Bien que la forme et la profondeur d’un volcan constituent toujours les principaux facteurs de délais avant une éruption, lorsque le système approche d’un certain seuil et que le flux magmatique est faible, le poids des calottes glaciaires entre davantage en jeu, au point que même une variation saisonnière de l’épaisseur de la glace le recouvrant pourrait suffire à déclencher son explosion.

Selon les auteurs de l’étude, il sera également nécessaire d’étudier l’impact potentiel du changement climatique et de la fonte des glaces sur le mont Westdahl et d’autres volcans à haute latitude.

« La prise en compte de la pression superposée exercée par les calottes polaires est une autre variable essentielle, mais mal comprise », conclut Lucas.

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