Toutes les routes ne menaient pas nécessairement à Rome. En témoigne la plus ancienne voie pavée au monde, bâtie en Égypte il y a plus de quatre millénaires.
Voie antique
En 1994, des géologues avaient identifié un tronçon de dalles de calcaire et de grès d’une douzaine de kilomètres de long, reliant une ancien carrière de basalte aux abords du lac Moéris, dans le nord du pays. L’analyse ultérieure d’artefacts trouvés sur le site avait permis de situer sa construction entre 2600 et 2200 avant notre ère, en faisant la plus ancienne route pavée connue.
Selon les égyptologues, à cette époque lointaine, l’ancien lac était relié au Nil de manière saisonnière, permettant d’acheminer les précieux blocs de roche volcanique jusqu’à Gizeh par bateau, ou ils étaient utilisés pour créer des sarcophages royaux et habiller l’intérieur des temples mortuaires du site.
L’absence de marques profondes sur les dalles de l’ancienne voie égyptienne, qui s’avère également être le seul exemple antique connu à ce jour, suggère que les roches auraient été déplacées sur des traîneaux, reposant probablement sur des rondins disposés le long du tracé.
The Lake Moeris Quarry Road, in the Faiyum District of Egypt, is one of the oldest road in the world of which a considerable part of its original pavement is still preserved.
byu/TN_Egyptologist inOutoftheTombs
Une réalisation technique majeure
Précédant d’environ 500 ans la seconde route pavée la plus ancienne jamais découverte, la voie menant à Moéris n’est probablement pas l’exemple antique le plus impressionnant. Si certaines sections présentent des alignements bien ordonnés de dalles, d’autres semblent beaucoup plus aléatoires, suggérant qu’elle ait été terminée à la hâte, en utilisant les matériaux « à portée de main ».
« Il ne s’agit pas d’une merveille architecturale comparable aux pyramides, mais elle n’en demeure pas moins une réalisation technique majeure », estime James Harrell, géologue à l’université de Tolède.
Bien qu’il existe des routes plus anciennes dans le monde, aucune n’est pavée. L’analyse des anneaux de croissance des arbres utilisés pour créer une piste néolithique en bois, mise au jour dans le sud-ouest de l’Angleterre, avait notamment permis de situer sa construction vers 3 800 avant notre ère.