L’eau des océans et la glace de l’Arctique sont jonchées de virus qui peuvent aider à piéger les émissions carbone. Afin de lutter contre le changement climatique, des scientifiques proposent de les pirater. Explications.
Comme l’a rapporté un communiqué de presse de l’Ohio State University (OSU), les scientifiques ont commencé à essayer d’identifier des virus qui pourraient aider à réduire les pires effets du changement climatique : certains en piégeant le carbone dans l’eau de mer et d’autres en empêchant le méthane de s’échapper du pergélisol qui fond.
En s’appuyant sur des recherches de 2016, les spécialistes ont découvert que des virus facilitent les émissions de carbone dans l’océan. Le microbiologiste de l’OSU Matthew Sullivan et ses collègues utilisent désormais la modélisation de l’intelligence artificielle et le séquençage du génome pour identifier les virus dotés de ce que l’on appelle le « métabolisme du carbone sous-marin », ou des mécanismes permettant de manger du carbone. « Les océans absorbent du carbone, ce qui nous protège du changement climatique. Le CO2 est absorbé sous forme de gaz et sa conversion en carbone organique est dictée par les microbes. »
Au total, l’équipe a identifié 128 virus qui incluent les gènes qu’ils recherchaient. Elle recherche principalement des virus capables soit de composer, soit de diminuer le rejet de polluants comme le méthane ou le carbone. Elle étudie de surcroît si l’Homme est capable de modifier le biome de l’océan afin d’atténuer le changement climatique. Et elle se demande si un tel piratage génétique pourrait aider à la bio-ingénierie du microbiome humain. « L’objectif global est de concevoir des microbiomes pour ce que nous pensons être quelque chose d’utile. »
Pour aller plus loin, sachez que le changement climatique va entraîner davantage de diarrhées, selon une étude.