Si vous avez déjà observé des traînées verticales ou obliques sous un nuage, le transformant en une improbable « méduse atmosphérique », il s’agissait de virgas.
Des formes évocatrices
Signifiant « tige » ou « baguette », le terme latin virga désigne une traînée de pluie ou de tout autre type de précipitation attachée à la base d’un nuage mais n’atteignant jamais le sol. En fonction de la température, elle est formée de cristaux de glace ou de goutelettes d’eau qui se subliment ou s’évaporent lorsqu’elles traversent une couche basse d’air chaud ou sec.
Bien que de tels phénomènes puissent être observés sous tous types de nuages, ils sont le plus souvent associés aux cirrocumulus, altocumulus, altostratus, nimbostratus, stratocumulus, cumulus et cumulonimbus.
La disparition des précipitations se produisant graduellement sous le nuage et de l’extérieur vers l’intérieur, sa base prend une forme conique. En raison du cisaillement des vents et de la variation de la vitesse de chute terminale des gouttes ou des cristaux (conditionnée par leur diamètre), le cône se transforme en virgule.
JELLYFISH CLOUD outbreak!! Virga plumes are the tentacles. Hoping these hold through sunset pic.twitter.com/SCtxDH2Ypw
— Reed Timmer, PhD (@ReedTimmerAccu) December 19, 2020
Dans certains cas, les virgas peuvent également constituer une menace sérieuse pour les avions : lorsque les précipitations se transforment en vapeur d’eau à une altitude relativement faible, l’air ambiant se refroidit et chute rapidement, entraînant la formation de micro-rafales à même de provoquer des turbulences modérées à sévères.
Virgas extraterrestres
Au fil des années, les engins spatiaux explorant le Système solaire ont observé différents exemples de virgas extraterrestres.
Notamment sur Vénus, où les précipitations d’acide sulfurique s’évaporent bien avant d’atteindre le sol en raison de la température élevée de son atmosphère, ainsi que sur Mars, où des cristaux de glace tombant de nuages situés à environ 4 kilomètres d’altitude se sont sublimés en virga au-dessus de 2,5 kilomètres.
Selon les astronomes, de tels phénomènes pourraient également apparaître sous les nuages d’ammoniac ou de méthane des géantes gazeuses telles que Jupiter.