
De nouvelles recherches suggèrent des conditions passées propices à la vie sur la planète naine glacée Cérès, avec des implications pour sa présence potentielle ailleurs dans le Système solaire.
Chimie souterraine
Située dans la ceinture d’astéroïdes séparant les orbites de Mars et de Jupiter, Cérès mesure un peu moins de 1 000 kilomètres de diamètre. S’il semble qu’elle abrite aujourd’hui un vaste réservoir souterrain de saumure, des molécules organiques et des dépôts de glace d’eau, Sam Courville et ses collègues ont essentiellement remonté le temps afin d’évaluer son habitabilité passée.
Publiés dans la revue Science Advances, leurs travaux ont impliqué des modélisations avancées, indiquant la présence de fissures proches de son noyau brûlant, riche en dioxyde de carbone et en hydrogène, lorsque la planète naine avait entre 500 millions et deux milliards d’années.
Au fil du temps, ces « canaux » auraient permis la migration des gaz vers les eaux froides et salées des océans souterrains de Cérès, entraînant une série de réactions chimiques à même de soutenir une importante vie microbienne chimiosynthétique, semblable à celle observée près des cheminées hydrothermales de notre planète.
Selon leurs calculs, même un flux très faible (environ 1 kilogramme par seconde) aurait fourni suffisamment d’énergie chimique pour maintenir une population de plusieurs milliers de milliards de cellules.

Des implications au-delà de Cérès
Un tel scénario, que l’analyse chimique de dépôts minéraux de surface permettrait d’appuyer, aurait probablement concerné d’autres objets du Système solaire à un moment donné de leur évolution.
« Si Cérès rassemblait autrefois les conditions nécessaires pour soutenir la vie telle que nous la connaissons, cela était probablement le cas de dizaines d’astéroïdes et de lunes, dont certains pourraient encore être habitables », conclut Joe O’Rourke, co-auteur de la nouvelle étude.
Plus tôt cette année, une étude avait suggéré que Titan, la lune géante de Saturne, abritait potentiellement des quantités infimes de vie extraterrestre.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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