Nous sommes nombreux à avoir déjà entendu la légende du roi Arthur au cours de notre enfance. Mais avons-nous déjà songé à savoir si c’était juste un conte pour enfant ou une histoire véridique ? Le roi Arthur, ses chevaliers et la fameuse Table ronde est une histoire qui transcende les générations. Mais entre mythe et réalité, découvrez les éléments romancés et ceux qui ont forgé l’Histoire.
La légende arthurienne
Les histoires écrites sur le roi Arthur, ou la légende arthurienne, sont profondément ancrées dans l’histoire de la Bretagne — composée de la Bretagne continentale (notre Bretagne actuelle), et de l’île de Bretagne (entendez la Grande-Bretagne). Il existe plusieurs versions de la légende du roi Arthur, qui diffèrent selon les auteurs, les traditions, les époques et les pays. Néanmoins, parmi toutes ces versions, on peut trouver une constance sur certains points.
On sait par exemple que l’histoire s’est déroulée à la fin du Ve siècle et au début du VIe siècle lorsque les Romains ont quitté l’île de Bretagne, suite aux grandes invasions qui ont eu lieu dans l’Empire romain d’Occident et qui ont conduit à la chute de cet empire, une version soutenue par la Gaule romaine. A l’origine, les personnages n’étaient donc pas médiévaux même si la légende a été rendue célèbre en France par des écrivains du Moyen Âge.
Qui était le roi Arthur ?
Dans la légende du roi Arthur, on retrouve certains éléments qui correspondent à des réalités dans le contexte historique du Moyen Âge. Le vrai roi Arthur pourrait ainsi être un souverain du nom d’Ambrosius Aurelianus, qui avait défendu la Bretagne contre des envahisseurs barbares.
Seulement, ce n’est qu’une supposition et les historiens continuent jusqu’à présent de débattre sur l’existence de ce personnage qui a fait l’objet de tant de mythes en le peignant comme un roi-chevalier, le défenseur de son royaume contre les Saxons, le propriétaire de la célèbre Excalibur et le protégé de l’enchanteur Merlin.
Néanmoins, beaucoup d’hypothèses circulent sur l’identité de ce héros. Par exemple, certains historiens pensent que c’était un général romain du IIe siècle. D’autres pensent que c’était un chef de guerre qui avait vécu dans le contexte de la guerre entre les Bretons et les Saxons qui était survenue dans le tournant du VIe siècle. Des sources plus anciennes que L’Histoire des rois de Bretagne de Geoffroy de Monmouth, écrite au XIIe siècle, donnent quelques indices. L’Historia Brittonum de Nennius, écrite au début du IXe siècle évoque par exemple un dux bellorum, ou chef des armées romaines, du nom d’Arthur, victorieux des Saxons appelés par le roi Vortiger.
Les Annales Cambriae, écrites au Xe siècle, relatent le récit de deux batailles auxquelles Arthur aurait participé dont la bataille de Camlann, en l’an 539 et où il serait mort avec un certain Mordred. Dans des légendes galloises datées du VIIe siècle, on entend qu’Arthur était un homme parfois brave, parfois tyrannique et marié à une femme du nom de Guenièvre.
Dans Les Faits des rois d’Angleterre de Guillaume de Malmesbury, écrits vers 1125, il est dit qu’Arthur était un roi courageux qui avait défendu la chrétienté face au paganisme. En définitive, l’histoire et l’identité prétendue d’Arthur varient d’un pays à un autre. Quant à la question de sa réelle existence, l’historien Raphaël Weyland déclare, sur Radio-Canada, qu’ « il y a cette idée que oui, ce personnage aurait existé, mais est-ce qu’il y aurait une épée magique, un Merlin autour de lui ? ça c’est autre chose ».
Les chevaliers de la Table ronde
Cette appellation désigne deux choses : en premier lieu, le récit écrit par le poète normand Wace qui a été retrouvé dans son livre intitulé Roman de Brut, écrit en 1155 et l’ordre légendaire des chevaliers proprement dit qui servaient le roi Arthur.
D’après la légende celtique, il régnait autrefois en Bretagne un roi du nom d’Uther Pendragon, qui n’avait pas d’héritier pour son trône, si bien qu’il fallut lui trouver un successeur. Le roi mourant avait une épée appelée Excalibur, qui avait pour qualité de ne jamais se briser et de pouvoir tout trancher. Cette superbe épée avait été enfoncée dans un mur en granite et personne ne pouvait l’en retirer. La raison en est que seul le successeur du trône pourrait la retirer et la posséder à jamais. Plusieurs personnes ont tenté leur chance, en vain, jusqu’au jour où Arthur réussit l’exploit de la retirer en une seule tentative. Il devint alors le roi de la Bretagne. Avant l’arrivée d’Arthur sur le trône, la Bretagne était divisée en deux et c’est Arthur qui réussit à la rassembler. Peu de temps après, Merlin l’enchanteur déclara qu’Arthur était bel et bien le fils du roi Pendragon, et qu’il était né d’une aventure amoureuse du roi avec une esclave, pour asseoir la légitimité d’Arthur en tant que roi.
L’ordre des chevaliers de la Table ronde quant à lui était un ordre légendaire de chevaliers, dévoués au roi, et que ce dernier avait chargé pour mener la quête du Graal, un objet mythique, et d’assurer la paix du royaume.
Selon Vikidia, ces chevaliers auraient à la fois de grandes qualités physiques et morales. Dotés d’une grande prouesse et une grande aisance dans la maîtrise de l’art des armes, ces chevaliers hors pair respectaient également un code moral basé sur la pureté, l’honneur, la fidélité, la bonté et autres. Les récits de Chrétien de Troyes laissent une grande part aux exploits de ces chevaliers. Ils partent à l’aventure en quête d’un idéal et luttent aussi bien contre des ennemis que contre eux-mêmes. Parmi ces chevaliers figurent le chevalier au lion Yvain, le preux chevalier Gauvain, le vaillant chevalier Lancelot du Lac et le jeune Perceval.
Dans les récits de Troyes, les chevaliers doivent se confronter à mille et un périples comme à des objets aux pouvoirs prodigieux, à des lieux enchantés, à de terribles dragons et à des combats épiques. Mais le chevalier de la Table Ronde est aussi considéré comme un envoyé de Dieu qui réalise une mission sacrée, celle de rapporter au royaume le Graal, symbole d’immortalité. Il s’agit d’un vase sacré qui aurait contenu le sang du Christ. Mais avant d’être un symbole chrétien, le Graal fut représenté comme un plat, une pierre ou encore un cristal.
La Table ronde
Selon le site Web Etudier, la Table ronde a été dressée après que Merlin l’Enchanteur déclara à Arthur qu’il était nécessaire de créer une assemblée faite des plus preux chevaliers pour retrouver le Graal. Elle symbolise l’égalité et la fraternité entre les chevaliers. Cette table est également destinée à recevoir le Graal, une fois retrouvé.
Selon Histoire du Monde, la Table ronde fut mentionnée pour la première fois dans le récit de Wace. Elle est issue du désir d’Arthur de prévenir toute querelle de préséance. Au début du 13e siècle, Layamon relate toutefois une querelle, lors d’un grand festin, qui avait conduit à un affrontement violent. Un charpentier de Cornouailles avait alors créé une immense Table ronde qui pouvait recevoir 1600 hommes. Une vieille coutume celte aurait effectivement voulu que les guerriers s’assoient en cercle autour de leur souverain.
« Une tradition plus tardive, relate Histoire du Monde, que rapportent les récits en prose du 13e siècle, assigne l’origine de la Table à Merlin. Perceval, dans un passage de La Quête du Saint Graal, apprend de sa tante, qu’il y a eu trois Tables depuis l’avènement de Jésus-Christ. La première était celle où le Christ avait pris place avec ses apôtres, table instituée par l’Agneau sans tache sacrifié pour la Rédemption des hommes. Une autre table fut faite en mémoire de la première, la table du Saint Graal, par Joseph d’Arimathie à l’époque de l’évangélisation de la Grande Bretagne. »
A cette époque, les compagnons de Joseph, très nombreux, arrivent sur l’île en quête de nourriture. Ils trouvent une vieille femme qui porte douze pains. Mais le partage ne se fit pas sans querelle. Joseph « partagea les pains, en répartit les morceaux sur la table, et mit à la place d’honneur le Saint Graal dont la présence fit si bien se multiplier les douze pains que tous ses compagnons – les quatre mille personnes – furent miraculeusement nourris et rassasiés ». L’un des sièges de la table fut gardé pour le fils de Joseph nommé Joséphé, qui sera le seigneur de tous ceux qui prendront place à la table du Graal. Pris de jalousie, deux frères, parents de Joséphé, s’opposent à cette décision. L’un des deux frères y prend place : sa transgression est sévèrement punie, la terre s’ouvre et l’engloutit. Ainsi le siège sera appelé le Siège Redouté ou Périlleux.
« Après cette table, il y eut la Table ronde, instituée selon les conseils de Merlin. Elle est en effet appelée Table ronde parce qu’elle signifie la rotondité du monde et le cours des planètes et des éléments du firmament dans lequel on peut voir les étoiles et les autres astres. Cette Table ronde devait ainsi représenter le monde. Ainsi, Merlin préside à l’institution de la troisième Table, qui sera comme un centre de ralliement et comme un point spatial, à la fois réel et symbolique. Ainsi donc par ses origines, par ses finalités, par les itinéraires que vont suivre et dont vont parler les chevaliers d’Arthur, la Table ronde s’intègre dans un parcours d’accomplissement et une véritable éthique. »