
L’Australie est réputée pour sa faune sauvage remarquable. On s’intéresse aujourd’hui à une créature définitivement discrète : le ver géant de Gippsland, qui porte bien son nom.
Megascolides australis
Si Megascolides australis mesure en moyenne un mètre de long pour 2 centimètres de diamètre à l’âge adulte, certains spécimens dépassent les trois mètres. Ce qui en fait l’une des plus grandes espèces de ver de terre au monde, devancée par Microchaetus rappi, observée en Afrique et dont le plus grand représentant connu, découvert en 1967, mesurait 6,7 mètres de long pour un poids de 1,5 kilo.
Contrairement à ce que la taille du ver géant de Gippsland pourrait suggérer, il n’est pas facile à débusquer. Confiné à la vallée de Bass River, dans l’État de Victoria (sud-est du pays), il évolue dans des sols limoneux et humides et ne migre vers la surface qu’à la suite de fortes pluies ou crues.
Cette espèce, classée comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature, présente également la particularité de produire un étrange mélange de sifflements et de craquements (que vous pouvez écouter plus bas) lorsqu’elle fuit un danger potentiel et s’enfonce plus profondément dans le sol détrempé.
Selon les agriculteurs locaux, lorsque les champs en abritant d’importantes populations avaient été labourés pour la première fois, ils étaient littéralement « rouges de sang ».
Une vie reproductive entourée de mystères
Associée au fait qu’ils n’aient jamais été élevés en captivité, la nature discrète des Megascolides australis implique que leur vie reproductive reste assez mystérieuse.
Lors de l’accouplement, ces créatures hermaphrodites (possédant à la fois des organes génitaux mâles et femelles) vont échanger leur sperme, utilisé pour féconder leurs propres oeufs. La « ponte » a lieu au printemps ou au début de l’été, et plus d’un an sera nécessaire pour que l’individu unique qu’ils renferment éclose.
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