En France, les véhicules autonomes, aptes à rouler sans l’intervention d’un conducteur, feront leurs premiers essais sur route ouverte plus tôt que vous ne le pensiez. Ce lundi, le gouvernement a exposé son plan concernant leur circulation et leur essai sur la route.
LA FRANCE À LA POINTE DE L’EXPÉRIMENTATION ET DE L’INDUSTRIALISATION
En mars, Emmanuel Macron affirmait souhaiter « la France à la pointe de l’expérimentation et de l’industrialisation ». Aujourd’hui, la nouvelle stratégie nationale pour les transports prévue par le ministère de la Transition Écologique et Solidaire prévoit des essais de véhicules autonomes sur route ouverte à partir de 2019.
La stratégie contient dix points prioritaires dont le premier est de construire un cadre d’ici 2020 à 2022 pour permettre “la circulation de voitures particulières, de véhicules de transport public et de marchandises hautement automatisés en France. Si besoin, le code de la route, les règles de responsabilité ou encore la formation pourront être adaptés.”
Concrètement, cela veut dire qu’à partir de 2019, des véhicules autonomes rouleront sur l’A1, l’A6, l’A4 et l’A10, sur des bandes d’arrêt d’urgence transformées en pistes de circulation connectées et dédiées en Île-de-France. Le budget débloqué est de 100 millions d’euros pour cette région et il permettra de désservir les aéroports de Charles de Gaulle, Orly ou encore Marne-la-Vallée. Le projet vise aussi les Jeux Olympiques de 2024 puisqu’il prévoit de desservir les différents sites, actuellement mal reliés par le réseau ferré.
UNE AVANCÉE PAR ÉTAPES
À l’échelle nationale, un appel à projet sur des expérimentations commercialisables dans ce domaine va débloquer 300 millions d’euros. Sur l’ensemble du territoire, les véhicules autonomes de catégorie 3, c’est-à-dire, les véhicules dont le conducteur pourra céder le contrôle mais devra également le reprendre lorsque cela est nécessaire, seront autorisés en 2020. En 2022, la France passera la deuxième vitesse en autorisant les véhicules en autonomie totale, mais uniquement sur certaines portions de route. L’étape supérieure qui consisterait à laisser un véhicule autonome sans conducteur et sur toutes les portions de route n’est pas envisageable ni envisagé pour l’instant.
Depuis 2014, 54 autorisations d’immatriculation pour des véhicules autonomes ont été accordées en France. Depuis 2016, l’expérimentation des véhicules autonomes a fait deux morts aux Etats-Unis mais rien à déclarer en France où les tests ont commencé en 2014.
La Californie a pourtant franchi un nouveau pas en autorisant les voitures autonomes sans chauffeur sur ses routes depuis avril. En France, la production à grande échelle de voitures autonomes n’est pour l’instant pas possible puisque l’autorisation de circulation automobile est régie au niveau de l’ONU, et que celle-ci ne l’autorise pas.
Par Léa Philippe, le
Source: Sciences et Avenir
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