Bien que la transplantation soit une pratique médicale capable de sauver de nombreuses vies, il n’y a pas toujours d’organes à disposition pour opérer les patients qui en auraient besoin. Pour venir à bout de ce problème, des scientifiques américains ont développé une solution : les organes « fantômes ». DGS vous explique cette technologie incroyable.
Pour venir à bout du problème de l’offre et de la demande dans le domaine de la transplantation, les scientifiques américains ont, semble-t-il, trouvé une solution. En effet, même si la transplantation peut faire des miracles pour de nombreuses personnes, le nombre d’organes pouvant être transplantés n’est jamais égal à celui des personnes sur les listes d’attente. Le docteur Doris Taylor, de l’Université du Texas, et ses collègues tiennent peut-être cette solution : les organes fantômes.
De nombreux scientifiques ont déjà réalisé des études et expériences concernant des procédés similaires, mais celui-ci semble proche de la réussite. Le principe est d’utiliser des coeurs de cochons, de les plonger dans un bain rempli d’un agent chimique que l’on peut trouver dans n’importe quel produit shampooing et d’attendre que ce bain « lave » l’organe des cellules animales pour qu’il n’en reste que la structure, faite de protéines. Une coquille vide, si l’on peut dire.
L’étape suivante est d’injecter des centaines de cellules souches provenant du sang ou de la moelle épinière dans ce coeur fantôme, tel qu’il est appelé. Ces cellules souches ont préalablement été prélevées sur le corps de la personne en attente d’un coeur neuf pour remplacer le sien. Une fois cela fait, il faut plonger le coeur fantôme dans un bioréacteur, une machine possédant des poumons artificiels et des tubes qui peuvent pomper l’oxygène et le sang, pour que les cellules souches se développent sur le coeur. Ainsi, l’organe grandit dans le bioréacteur et mûrit jusqu’à devenir un véritable coeur humain battant à plein régime.
Le docteur Taylor a déjà travaillé avec des coeurs de rats et de cochons depuis des années. Mais n’a pas encore fait « pousser » de coeur humain. Pour l’instant. Car c’est son but, même si nous sommes encore loin d’arriver à des résultats satisfaisants, surtout si l’on prend en compte les règles éthiques actuelles.
En plus de proposer une solution efficace pour venir à bout des problèmes de disponibilité d’organes transplantables, ces organes « fantômes » possèdent en plus un atout majeur : comme ils sont créés à partir des cellules souches des patients, les risques de rejet sont beaucoup moins élevés, voire quasiment nuls. C’est une avancée vraiment significative ! Est-ce que vous seriez prêt à prendre le risque d’attendre un organe humain pour vous faire transplanter ou bien accepteriez-vous d’avoir recours à un organe « fantôme » ?
Par Alex Dobro, le
Source: Cleveland