En novembre 2019, la ministre de la santé Agnès Buzyn a appelé à ce que la hausse des tarifs des complémentaires santé soit « modérée ». Toutefois, comme l’a rapporté Le Monde le mercredi 12 février 2020, cet appel n’aura pas été « suivi d’effet ».
Une disparité considérable suivant les organismes
En effet, le même jour, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a publié une étude « portant sur 498 contrats émanant de 86 organismes complémentaires différents ». Cette étude a relevé une hausse considérable des tarifs de complémentaires santé, avec une inflation médiane de 5 %, soit environ 80 euros par an pour les assurés. A titre de comparaison, l’inflation médiane en 2019 était de 4 %.
Outre cette « flambée tarifaire », l’association de consommateurs rapporte également que cette inflation des tarifs des complémentaires santé est disparate en fonction des organismes. Si l’inflation médiane est de 5 %, plus de la moitié des contrats étudiés auraient effectivement affiché une hausse supérieure à 5 %.
D’ailleurs, selon l’UFC, 10 % des assurés ayant répondu à son appel à témoignages ont affirmé que leurs cotisations avaient augmenté de moins de 1,9 %. Un autre pourcentage similaire aurait, en revanche, relevé que leurs cotisations avaient grimpé de plus de 12,5 %, dans plusieurs autres cas, cette hausse atteindrait même 35 %. Selon les informations du Monde, les hausses médianes chez Apicil ou Swiss Life seraient « respectivement de 10,7 % et de 12 % ».
Les raisons de cette forte hausse sont encore floues
Selon le directeur adjoint chargé de l’action politique à l’UFC, Mathieu Escot, il pourrait s’agir de l’« effet âge », qu’il explique comme suit :
L’autre explication invoquée par ce responsable des études à l’UFC est la réforme 100 % santé, ou l’offre de reste à charge zéro, une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, qui a été partiellement appliquée à partir du 1er janvier, sur les lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses.
Selon Mathieu Escot, cette réforme pourrait « occasionner des dépenses supplémentaires, il n’y a pas de raison que cela ne participe pas à des hausses mais le 100 % santé ne peut pas expliquer à lui tout seul un niveau d’inflation aussi élevé ». D’autant plus que la ministre Agnès Buzyn a souligné en novembre dernier que cette réforme « ne pouvait pas être un motif de hausse des tarifs en 2020 ».
En tout cas, après ce constat, l’UFC-Que Choisir compte adresser un courrier à la ministre pour lui enjoindre de publier rapidement le décret permettant aux assurés de résilier « sans frais et à tout moment » leurs contrats. La mesure avait déjà été adoptée en juillet 2019 par les parlementaires et devrait entrer en vigueur au plus tard le 1er décembre 2020.
Par Arielle Lovasoa, le
Source: Le Monde
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