Vous avez beau être un geek accompli, un profond nerd, un joueur invétéré ou un accro à la Game Boy, il y a tout de même une petite chance pour que vous ne connaissiez pas la TurboExpress, cette console passée inaperçue au début des années 90. Une petite perle créée par NEC, injustement oubliée mais tout de même mise en vente en France en 1991. Retour sur cet outil épatant.

Parlons technique : la PC-Engine GT, ou TurboExpress de son nom américain, est une console portable équipée d’un écran LCD de 2,6 pouces rétroéclairé. Il était possible d’y observer la télévision ou des images filmées à la caméra grâce à un module d’expansion parfaitement travaillé. Son écran était d’autant plus intéressant qu’il était doté d’une matrice active (contrairement aux matrices passives des concurrents) qui offrait un rendu net sur les personnages et leurs mouvements.

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Pesant près de 430 grammes, elle s’éteignait toute seule pour conserver sa batterie, qui disparaissait assez rapidement une fois les jeux débutés. Le point le plus important de cette brève description, c’est sa puissance : la TurboExpress était en effet l’une des consoles les plus puissantes de l’époque, à l’instar de la Lynx.

Devançant de loin la Game Gear ou la Game Boy, la PC-Engine GT promettait de belles heures à sa créatrice, l’entreprise NEC, géante de l’informatique et de la télécommunication. Malheureusement pour elle, ce ne fut pas aussi simple et la même année, une autre console fit les gros titres et finit par séduire le cœur des joueurs. Vous la connaissez tous, il s’agit de la Game Boy, sortie officiellement en 1989 au Japon mais qui connut un essor spectaculaire au début des années 90. Un mauvais timing pour NEC qui dut faire face aux préférences des joueurs.

turboexpress-jeuxPlus simple d’utilisation, plus jolie, la Game Boy offrait une meilleure autonomie et si sa puissance n’arrivait pas à la cheville de celle de la TurboExpress, son prix permettait facilement de rattraper le coup. Moins chère, elle représentait un investissement bien plus raisonnable pour les consommateurs. De son côté, la PC-Engine GT faisait grise mine et obtint même le surnom de « la Rolls des portables » en rapport avec son prix élevé, sa consommation excessive et sa haute qualité.

On aurait pu croire que la qualité des jeux adaptés à la console aurait pu la sauver de la chute : en effet, il s’agissait d’un véritable paradis pour les amateurs de shoot’em all qui pouvaient profiter de tout un panel de créations réussies. Soldier Blade, Star Parodia, Winds of Thunder Parodius, ou encore Blazing Lazers ne parleront peut-être qu’aux amateurs de retrogaming mais sont tout de même entrés dans l’histoire comme certaines des meilleures créations du genre.

turbo-express-consolesLa console fut aussi dotée d’un épisode de la série culte Castlevania, nommé Akumajo Dracula X : Chi no Rondo (ou Dracula X-Castlevania : Rondo of Blood), remarquable par son gameplay, sa bande-son et ses graphismes. On retrouve aussi Bomberman et la saga Bonk dans le catalogue de la TurboExpress, de quoi satisfaire les collectionneurs d’aujourd’hui.

Malheureusement et malgré les efforts de son entreprise, la qualité du produit et de ses jeux, la console ne parvint jamais a égaler la Game Boy à l’international ou à passer les frontières japonaises. Un échec en partie dû à un manque évident de communication sur le produit de la part de ses créateurs qui devaient, on le suppose, compter sur le bouche à oreille et la seule capacité du produit.

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Une console méconnue mais de grande qualité qui mérite aujourd’hui votre intérêt, d’autant plus si vous vous passionnez pour le retrogaming. En 4 ans et avant sa disparition, la TurboExpress est parvenue à se créer une ludothèque impressionnante, devenue l’Eldorado des collectionneurs.

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