Pour la première fois, des archéologues ont trouvé des preuves d’occupation humaine à l’intérieur de tubes de lave, situés dans les déserts du nord de l’Arabie saoudite.
Habitat préhistorique souterrain
Les tubes ou tunnels de lave se forment lors d’une éruption volcanique : la surface d’une couléee de lave se refroidit et se solidifie, tandis que la roche chaude en fusion constituant son coeur continue de s’écouler, laissant derrière elle une cavité. Pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres de long sur notre planète, de telles formations ont également été identifiées sur Mars et sur la Lune, où elles pourraient potentiellement servir d’abri aux astronautes.
Alors qu’ils exploraient les galeries du réseau souterrain saoudien d’Umm Jirsan, s’étendant sur environ 1,5 kilomètre, Mathew Stewart, de l’université Griffith de Brisbane, et ses collègues ont découvert des ossements d’animaux, des poteries ainsi que plusieurs outils vieux d’au moins 7 000 ans.
Travaillant dans la région depuis plus de 15 ans, les chercheurs avaient précédemment identifié de nombreuses structures en pierre à la surface, indiquant une occupation humaine ancienne, mais l’absence de matériel organique avait rendu leur datation difficile.
« En surface, cette région est un désert de basalte chaud, aride et plat, mais lorsque vous vous trouvez dans un tube de lave, il fait beaucoup plus frais, ce qui en faisait un excellent refuge », soulignent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue PLoS One. « Ces découvertes transforment notre compréhension de la Préhistoire dans la péninsule arabique. »
Des découvertes récentes
Courant 2021, l’équipe de Stewart avait trouvé de nombreux ossements, appartenant à plus d’une dizaine d’espèces différentes (dont l’Homme) et probablement déposés par des hyènes, dans une autre section d’Umm Jirsan.
Plus récemment, les archéologues ont découvert des œuvres rupestres (images visibles plus haut), incluant des représentations de moutons et de chèvres domestiques. Celles-ci auraient été réalisées par des « contemporains culturels » des groupes utilisant ces formations naturelles comme refuge.
« Il s’agissait d’espaces de vie et d’activité ‘clés en main’ », estime Mike Morley, de l’université Flinders d’Adélaïde.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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