Donald Trump est un président très actif sur Twitter. En publiant régulièrement, il en a fait un outil redoutable pour rendre publiques ses prises de position et même, parfois, des avertissements. Mais pour une tout autre raison, le tribunal fédéral américain a étudié l’utilisation de Twitter par Donald Trump. Elle a statué que le président des États-Unis d’Amérique n’avait pas le droit de bloquer les personnes sur Twitter. Explications.
Une pratique illégale ?
Il y a quelques mois, le fait que Donald Trump bloquait régulièrement des utilisateurs Twitter faisait la une dans la presse américaine. Bien évidemment, il s’agissait de personnes qui critiquaient sa personne ou sa politique. Si une telle pratique est autorisée pour les particuliers, ce n’est pas le cas pour un président des États-Unis. C’est en tout cas ce qu’a décidé la justice, ce mardi à New York.
En effet, déjà depuis 2018, une magistrate a estimé que le président américain utilisait cette option de Twitter comme une « discrimination d’opinion ». Ce faisant, Donald Trump peut empêcher ses opposants de pouvoir le « follow » (suivre) sur Twitter et donc de répondre à ses messages. Dans le cadre de la Constitution américaine, cela représenterait une obstruction au Premier amendement.
Ce dernier, qui stipule l’interdiction à « exclure, dans le cadre d’un dialogue en ligne par ailleurs ouvert, des personnes exprimant des opinions avec lesquelles ce responsable ne serait pas d’accord » serait alors directement remis en cause par l’utilisation de Twitter par Donald Trump. Effectivement, le réseau social a pris une nouvelle place importante dans la politique de Trump, servant souvent à sa politique directe, et non simplement à quelques-unes de ses idées.
Qu’attendre d’une telle décision de justice ?
Premièrement, que Donald Trump commence à débloquer des utilisateurs. C’est en tout cas ce que semblent montrer plusieurs témoignages. Des personnes actives sur Twitter, qui ont auparavant été bloquées par le président des États-Unis, ont d’ores et déjà été débloquées. Nul doute que cela va se poursuivre.
Le président des États-Unis, qui a 61,8 millions d’abonnés et plus de 40 000 tweets, a fait de son compte personnel celui du président. Des contestations ont eu lieu, pour défendre le président : le ministère de la Justice américaine avait notamment fait appel, estimant que le président agit en sa fonction quand il tweete, mais pas quand il bloque. Aujourd’hui, la décision de justice rendue ce mardi à New York a estimé que non, le Président n’avait pas le droit de bloquer ses opposants sur Twitter. Dernier recours pour le camp de Donald Trump, c’est de faire porter cette affaire devant la cour suprême.
Mais alors, qui sont ces personnes bloquées ? Étonnamment, ce ne sont pas forcément des politiciens du parti démocrate. Dans la plainte originale qui a eu lieu l’année dernière, 7 personnes ont témoigné. Parmi elles, on retrouve un comédien new-yorkais, une chanteuse de Seattle, un policier texan ou encore un professeur en sociologie du Maryland…
Plus que jamais, nous sommes entrés dans une nouvelle dimension avec les réseaux sociaux. Jouant un rôle clé dans les décisions et les prises de position, ce ne sont désormais plus des outils à considérer avec légèreté…
Par Benjamin Cabiron, le
Source: Mashable
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Catégories: Actualités, Société