Un enfant Moken au bord de l’eau via Shutterstock
Il est étonnant de voir combien de peuples différents vivent sur la même planète. La diversité est telle, qu’il est probable qu’il existe des peuplades que nous ne connaissons pas encore. Selon leur localisation, les ethnies développent des capacités particulières. Le peuple Moken par exemple, qui vit autour de la mer d’Andaman, a des aptitudes étonnantes pour voir sous l’eau. SooCurious vous présente ce peuple nomade fascinant.
Le peuple Moken désigne des tribus vivant sur les îles autour de la mer d’Andaman, de la côte ouest de la Thaïlande à l’archipel Margui en Birmanie. Ces tribus comptent environ 3 000 personnes et ont un mode de vie principalement nomade, même si cela tend à diminuer. Leur mode de vie tourné autour de la mer leur a valu le surnom de « gitans de la mer ». Car c’est bien l’océan qui rythme la vie du peuple Moken.
Ces tribus vivent grâce à la pêche et puisent dans l’eau leur nourriture. Leur condition d’insulaires les a obligés à devenir de bons pêcheurs et à s’adapter au milieu marin. Leurs connaissances de la mer sont impressionnantes mais nécessaires à leur survie. En bons nomades, les Moken peuvent passer les trois quarts de leur temps sur un bateau. Ce peuple de la mer se distingue aussi par la capacité des enfants à voir très nettement sous l’eau.
Le peuple Moken fascine énormément les chercheurs. Principalement pour la faculté qu’ont les enfants à voir avec une grande netteté sous l’eau. Cela peut déjà s’expliquer par le fait que ces tribus passent énormément de temps dans l’eau, à plonger et à nager. De fait, les membres de cette tribu, surtout les enfants, sont capables de déceler des coquillages et des petits poissons sous l’eau, sans masque et tuba. Ils peuvent aussi plonger jusqu’à 23 mètres avec une grande facilité. Une étude menée par Anna Gislen (une chercheuse suédoise) explique comment les enfants ont cette impressionnante faculté à voir sous l’eau.
Ses résultats montrent que les enfants Moken voient deux fois mieux sous l’eau que les enfants européens du même âge. Pourtant, elle n’a perçu aucune différence au niveau de la structure oculaire et au niveau des capacités visuelles. Le secret résiderait dans leur capacité à s’adapter à l’environnement aquatique. Normalement, la capacité de l’œil à se réfracter est fortement réduite sous l’eau (différence de densité avec l’air), ce qui donne une image floue.
Pour parer à cela, les enfants Moken arrivent à contracter leurs pupilles au maximum pour modifier la forme de l’œil. De ce fait, leur vision sous-marine est très nette, sans avoir de masque et ils peuvent percevoir des petits coquillages sur un fond uni. Anna Gislen est retournée des années plus tard tester les mêmes enfants et elle a découvert qu’ils avaient gardé cette aptitude. Il semble néanmoins que les adultes Moken n’aient pas cette capacité.
Si les capacités des peuples Moken fascinent, elles n’en restent pas moins logiques. Les scientifiques ont découvert depuis très longtemps que les humains développent d’étonnantes compétences pour s’adapter à leur milieu. Les Moken vivant de pêche et nageant énormément, il paraît logique qu’ils soient capables de telles choses. Leurs connaissances de la mer les ont peut-être épargnés en 2004, au moment du tsunami, puisqu’ils ont pu s’échapper massivement à bord de leurs bateaux.
Il est triste de penser que des peuples comme les Moken seront peut-être amenés à disparaître, avec l’augmentation du niveau de la mer. Il est donc important de trouver un accord sur le climat, pour que les connaissances des tribus Moken ne se perdent pas dans les tréfonds de l’océan, comme l’Atlantide autrefois. D’autres peuples méritent d’ailleurs d’être connus, comme les peuples de Papouasie avec leur culture ancestrale.
Par Thomas Le Moing, le
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