Amateurs de séries déjantées, de Workaholics ou de Broad City, nous avons la série qu’il vous faut. Time Traveling Bong, c’est une petite création de comédie centrale, passée inaperçue dans le paysage audiovisuel durant l’année 2016. Aussi timbrée qu’amusante, dérangeante et choquante, la série vise un public restreint et mérite tout de même votre attention.
C’est en avril 2016 que sortent pour la première fois les trois épisodes de Time Traveling Bong, une création originale de Comédie Centrale. Le scénario est simple, un brin stupide et nous raconte l’histoire de deux cousins, Sharee et Jeff, alors qu’ils s’apprêtent à vivre l’aventure de leur vie. Habitués des soirées télé affalés dans leur canapé, nos deux héros découvrent un outil pour le moins surprenant leur permettant de voyager dans le temps.
Assistant à l’apparition soudaine de deux personnages tout droit venus du futur, il découvrent une pipe à eau offrant les capacités de voyager dans le temps. Pour l’utiliser, rien de plus simple, il suffit de la charger de drogue et de se lancer à l’aventure : sans savoir où ils vont, les deux héros sont catapultés d’époque en époque sans aucun moyen de savoir s’ils rentreront chez eux un jour.
Time Traveling Bong, c’est une création d’Ilana Glazer et de Paul W. Downs, les acteurs de la désormais culte Broad City, regroupés pour l’occasion par Lucia Aniello, co-créatrice du show. Diffusée sur trois soirs de suite, la série a de quoi surprendre : plus proche de la web-série que des habituelles créations télévisuelles, l’œuvre peut se targuer d’utiliser un ton décomplexé sur quelques-uns des sujets les plus virulents de notre époque. La drogue, bien évidemment, a une place de choix dans le scénario : l’élément le plus important du scénario étant un bong ne pouvant être activé qu’au contact de la marijuana.
Une série qui colle parfaitement avec les idées et l’esprit tordu d’Ilana Glazer qui a déjà maintes fois crié haut et fort son amour pour la marijuana. Tout comme son héroïne, la série est étrange : l’ambiance est dérangeante à l’instar de ses personnages et pousse le vice là ou Workaholics et Broad City ne se risqueraient pas à aller. Sans avoir le temps de développer ses personnages, son histoire ou une quelconque morale, la série est un simple divertissement un peu bébête visant un public ne cherchant qu’un divertissement pur et simple.
Pas de développement donc, mais cela semble coller parfaitement au souhait de ses créateurs qui ne s’embêtent même pas d’un bon jeu d’acteur. On sent l’improvisation, le manque certain de talent d’acteur et les oublis de texte à peine dissimulés. Rien de tout cela n’est important car, une fois de plus, ni le scénario, ni les acteurs ne sont importants : ici, l’intérêt se porte sur le fait que Glazer et Downs aient réussi à adapter à l’écran ce qui semble être à l’origine une simple blague entre amis.
Des heures sombres de Salem à la Grèce antique en passant par l’Amérique des années 60 et un futur lointain, les héros se promènent d’époque en époque jouant avec l’histoire. Ici, pas de réflexion sur une possible modification du temps, pas de calculs scientifiques : nous avons affaire à deux idiots qui ne font que ce qu’ils veulent.
Après presque une heure de série (les trois épisodes cumulés), Time Traveling Bong semble laisser la porte ouverte à une suite dépendant des audiences et investissements. Sans grands moyens ni plans sur le long terme, le trio à l’origine de cette série aux allures de scénette parvient tout de même à faire rire par la stupidité de ses personnages, l’aspect déjanté de ses situations (nos deux héros décident de sauver Michael Jackson de son père en l’adoptant) et la sympathie que l’on développe pour ses acteurs.
Loin d’être la meilleure série du genre, Time Traveling Bong a tout de même de quoi séduire : Ilana Glazer semble avoir concocté son scénario en deux minutes et a eu la chance de pouvoir l’adapter facilement, nous offrant une série bébête mais amusante sans intérêt sur le long terme. Une série à voir, idéale pour les soirées sans idées, pour ceux d’entre vous souhaitant faire une pause dans leurs réflexions quotidiennes.