Aussi révoltant que cela puisse l’être, l’application TikTok a bel et bien demandé à ses modérateurs de ne plus publier des vidéos d’utilisateurs qu’ils jugent laids ou pauvres. L’application a également décidé de filtrer les logements considérés comme délabrés et tout ce qui n’est pas esthétiquement « acceptable ».
Pas de vidéos de personnes moches, grosses, pauvres ou handicapées sur TikTok
Afin d’essayer d’attirer de nouveaux utilisateurs sur la plateforme, les modérateurs de TikTok ont censuré le contenu de personnes jugées trop laides, trop grosses, pauvres ou handicapées, selon des documents divulgués par The Intercept. Selon le rapport, TikTok, qui appartient à la société chinoise ByteDance, a demandé à ses modérateurs d’utiliser un algorithme pour rechercher des utilisateurs qui avaient une « forme de corps anormale », « des visages laids », ou qui avaient un « un gros ventre » et de nombreuses autres qualités esthétiques, afin de les empêcher d’accéder à la section « For You » de l’application.
Les directives interdisent également les vidéos de personnes qui semblent pauvres, mais également les lieux d’habitation « délabrés ». Des murs fissurés, des endroits qui affichent des signes de pauvreté ou des décorations désuètes sont d’autres critères qui peuvent entraîner la suppression d’une vidéo. « Si l’apparence de la personne n’est pas bonne, la vidéo sera beaucoup moins attrayante, ne valant pas la peine d’être recommandée aux nouveaux utilisateurs », peut-on lire dans les documents.
Par ailleurs, d’autres recommandations plus rationnelles ont également été données, comme l’interdiction d’accepter les vidéos montrant ou incitant à la violence, ou pouvant porter atteinte à l’honneur national chinois. En effet, toutes les vidéos qui pourraient porter atteinte au gouvernement chinois, à ses fonctionnaires ou à des groupes religieux ont été interdites. Les vidéos à caractère politique, les vidéos de catastrophes naturelles ou mettant en scène des militaires sont également bannies.
La censure discriminatoire n’est pas une nouveauté pour TikTok
TikTok n’a pas tardé à réagir face aux informations dévoilées par le document. Le porte-parole de la société, Josh Gartner, a notamment déclaré que les politiques signalées étaient obsolètes ou n’avaient jamais été officiellement utilisées. Selon The Guardian, le porte-parole a également déclaré que l’objectif était d’empêcher l’intimidation sur la plate-forme, dans un effort malavisé pour les empêcher de devenir le centre d’attention d’éventuels détracteurs. Par ailleurs, TikTok a également essayé de dénoncer le fait que le rapport n’était pas fiable.
Par ailleurs, Josh Gartner a tenu à mettre l’accent sur le fait que ces mesures discriminatoires ne sont plus utilisées par TikTok à l’heure actuelle. Rappelons que ce n’est pas la première fois que TikTok fait face à un scandale lié à la discrimination. En fin d’année 2019, des documents publiés par Netzpolitik ont rapporté que l’application censurait les utilisateurs LGBTQ. En 2019, The Guardian a également découvert que TikTok ordonnait la censure des vidéos qui mentionnent la place Tiananmen, l’indépendance tibétaine ou le soutien au groupe religieux Falun Gong.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Futurism
Étiquettes: censure, discrimination, Tiktok, vidéo tiktok
Catégories: Actualités, Applications & VR
C’est un cas de racisme.