Le tigre de Tasmanie, ou thylacine, était le plus grand marsupial carnivore du monde jusqu’à sa disparition officielle en 1936. Cependant, des recherches récentes suggèrent que cet animal emblématique d’Australie aurait pu survivre beaucoup plus longtemps dans des zones reculées de la nature sauvage. Quelles sont les preuves de cette hypothèse et comment la vérifier ?
Des observations potentielles remettent en question l’extinction
Le dernier tigre de Tasmanie connu est mort en captivité au zoo de Hobart le 7 septembre 1936. Depuis lors, aucune observation confirmée de l’espèce n’a été enregistrée, malgré de nombreuses recherches et enquêtes menées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) jusqu’en 1986. L’UICN a alors classé le tigre de Tasmanie comme éteint à l’état sauvage et en captivité.
Cependant, des centaines de témoignages provenant de diverses sources, comme des habitants, des experts de la faune, des chasseurs ou des trappeurs, ont affirmé avoir aperçu des thylacines dans des régions isolées d’Australie au cours du 20e siècle. Ces rapports ont été rassemblés et analysés par une équipe de chercheurs de l’université de Tasmanie, dirigée par le professeur Barry Brook, spécialiste de la durabilité environnementale.
En utilisant une nouvelle technique de modélisation spatio-temporelle, les chercheurs ont pu estimer la probabilité et la date d’extinction du tigre de Tasmanie à partir des données disponibles. Leur conclusion est surprenante : le tigre de Tasmanie ne se serait pas éteint avant les années 1970, voire plus tard. Il est même possible que des populations résiduelles existent encore aujourd’hui dans des habitats protégés.
Une quête difficile pour retrouver le superprédateur
Face à ces résultats intrigants, les chercheurs appellent à poursuivre les efforts pour localiser et confirmer la présence éventuelle du tigre de Tasmanie dans la nature. Mais ils reconnaissent que la tâche est ardue, car les thylacines seraient très rares et insaisissables. Ils auraient appris à éviter les humains et à s’adapter à leur environnement. Ils se trouveraient dans des zones très éloignées et difficiles d’accès.
Selon Brook, il faudrait mener des recherches sur place avec des méthodes rigoureuses et des technologies avancées, comme des caméras à détection de mouvement ou des drones. Il faudrait également impliquer les communautés locales et les sensibiliser à l’importance de préserver cette espèce unique. Le tigre de Tasmanie représente un patrimoine naturel et culturel pour l’Australie et le monde entier. Il mérite qu’on lui donne une chance de survivre.
Le professeur Brook n’est pas le seul à croire en la possibilité de retrouver le tigre de Tasmanie. D’autres initiatives ont été lancées ces dernières années pour tenter de résoudre le mystère du thylacine. Par exemple, en 2017, une expédition financée par le public a exploré la péninsule de Cape York, dans le nord du Queensland, après avoir reçu des témoignages crédibles d’observations. En 2020, un documentaire intitulé The Hunt for the Tasmanian Tiger a suivi les traces d’un chasseur passionné qui affirme avoir vu des thylacines à plusieurs reprises.
Ces initiatives témoignent de l’intérêt et de la fascination que suscite le tigre de Tasmanie chez de nombreuses personnes. Elles montrent aussi que l’espoir de redécouvrir cette espèce n’est pas totalement perdu. Peut-être qu’un jour, le tigre de Tasmanie sortira de l’ombre et révélera son existence au monde.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Smithsonianmag
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