Après avoir été réintroduits dans deux parties différentes du sud-est de la Sibérie, un tigre nommé Boris a parcouru des centaines de kilomètres pour retrouver Svetlaya, une femelle avec laquelle il avait été élevé en semi-captivité.
Le dernier bastion des tigres en Russie
Le duo faisait partie d’un projet de réintroduction dans la région de Priamour, proche de la frontière entre la Russie et la Chine, où ces grands félins avaient quasiment disparu au cours des dernières décennies.
Trouvés dans les forêts des monts Sikhote-Aline, décrits comme le « dernier bastion des tigres » en Russie, les orphelins Boris et Svetlaya ont été élevés dans des enclos spécialement conçus pour minimiser les contacts humains et progressivement exposés à des proies vivantes. L’objectif de l’approche étant de s’assurer qu’ils deviennent des chasseurs compétents et soient en mesure de subvenir à leurs propres besoins dans la nature.
Lorsque les scientifiques ont jugé qu’ils étaient suffisamment aguerris, les tigres, équipés de colliers GPS, ont été relâchés dans différentes zones de la région, afin d’étendre au maximum leur aire de répartition.
Le long périple de Boris pour rejoindre Svetlaya était assez inattendu. Après avoir parcouru quelque 200 kilomètres, le mâle a finalement retrouvé sa promise. Quelques mois plus tard, cette dernière a donné naissance à une portée de tigreaux.
Une bonne nouvelle pour les populations sauvages de grands félins
L’ONG Wildlife Conservation Society (WCS) explique qu’à l’échelle mondiale, moins de 4 500 tigres subsistent à l’état sauvage, et qu’ils occupent actuellement à peine 8 % de leur aire de répartition historique.
La nouvelle étude, publiée dans le Journal of Wildlife Management, montre qu’avec une approche adaptée, la réintroduction de grands félins dans la nature est possible.
« Les données ont démontré que ces jeunes orphelins, élevés en captivité et relâchés, étaient aussi doués pour la chasse que les tigres sauvages, ciblant les mêmes types de proies sauvages et s’attaquant très rarement au bétail », souligne Dale Miquelle, de la WCS.
Il y a quelques mois, un chat domestique avait réalisé un autre type d’épopée, parcourant plus de 1 400 kilomètres à travers les États-Unis pour retrouver ses maîtres.