Les bad boys : ces mauvais garçons qui respirent la liberté et l’aventure, jusqu’à ce qu’ils finissent au fond d’un cachot. Le cinéma a cultivé cette image virile jusque dans les pires prisons, où le pénitent au cœur rebelle devra briser les règles pour se libérer de ses chaînes et jouir à nouveau d’un monde sans contraintes. Mouldy Toof Studios a ressenti cette exaltation et s’en est servi pour en faire un jeu : The Escapists, un RPG 16 bits qui vous transpose dans la jungle du mitard.
C’est une fois encore grâce à la plateforme de financement collaboratif Kickstarter que ce petit bijou de stratégie RPG au style rétro a pu voir le jour. Avec 7131 £ récoltées, Chris David, seul nom présent sur l’organigramme du Mouldy Toof Studios qui a développé le jeu, a pu se consacrer à temps plein sur son nouveau projet, The Escapists, publié le 13 février 2015 par Team17, créateurs du légendaire Worms. D’abord sorti sur PC et Xbox One, le jeu sera porté sur PlayStation 4, Linux, OS X et Xbox 360 les mois suivants et sera accompagné de 5 DLC avant la fin de l’année.
Inspiré de Skool Daze, RPG bac à sable de 1984 et pionnier du genre, The Escapists nous met dans la peau d’un homme fraîchement incarcéré et dont l’objectif sera de s’évader de sa prison aux yeux et à la barbe de ses geôliers. Le sujet n’est donc pas nouveau, mais peu de jeux ont su traiter l’affaire avec brio. Comme dans la réalité, sortir de cabane par la petite porte n’est pas chose facile. La prison n’est définitivement pas un lieu de villégiature et The Escapists nous le rappelle, plusieurs fois. On prend des risques, on prend des coups, et on retourne souvent au point de départ.
On pourrait se croire dans Prison Architect, sauf que vous n’êtes plus aux commandes. Largué dans un univers ouvert, il vous faut apprendre lentement les règles qui régissent les lieux pour petit à petit identifier les premières failles et élaborer votre plan. L’appel du petit déjeuner retentit, l’occasion parfaite pour vous tenir au courant des nouvelles et subtiliser quelques couverts en plastique. Pensez à visiter les cellules voisines sur le chemin, on trouve parfois de vrais trésors planqués sous des oreillers. D’ailleurs si vous cherchez toujours du ruban adhésif, allez parler à BillyGoat au diner, il devrait pouvoir vous aider.
Le tutorial d’introduction est ce qu’il est. Minimaliste et limité aux pures bases du jeu. Il vous faudra alors tester toutes vos idées, essayer chacune de vos théories pour découvrir l’étendue des possibilités et options qu’offrent le jeu. Vous creusez un tunnel ? Très bien mais pensez à camoufler vos traces et cacher l’entrée derrière un meuble. Une fois dehors quel sera votre plan ? Vous n’y avez pas réfléchi ? Pourtant la cour pullulera de gardiens camouflés dans la nuit noire, sans parler du grillage haut comme trois hommes, barbelé tout du long. Pas de place pour l’improvisation ou c’est retour à la case prison.
Quand la vie ne te donne que des citrons, fais de la limonade. Parce que vous ne trouverez jamais tout ce que vous voulez quand vous le voulez, il vous faudra broder et vous adapter constamment. Course contre la montre avant la prochaine fouille, vous devrez trouver l’équilibre entre les chances de succès de votre évasion, et les risques de son échec avant de tout miser d’un coup et peut-être retrouver la liberté. Les gardiens ne seront pas les seuls à vous en empêcher. Peut-être avez-vous tabassé la mauvaise personne, peut-être votre tronche ne plait pas à tout le monde, mais il vous faudra gérer le tempérament des autres détenus sous peine de finir allongé dans un lit.
Alors défendez-vous ! Un peigne limé sur le mur de votre cellule fera un parfait surin. A moins que vous ne travailliez à l’atelier auquel cas un bout de bois bien lourd et quelques clous formeront la matraque cloutée idéale par calmer les plus belliqueux. Cela parait violent, mais il faudra vous y coller si vous souhaitez récolter les précieux objets nécessaires à votre évasion. Contrebande, services rendus, vol, fabrication maison, tous les moyens sont bons et envisageables pour parvenir à vos fins.
Simpliste mais pas simple, The Escapists se présente comme un puzzle imbriqué dans un RPG où les variables aléatoires viennent faire éclater vos projets d’évasion à coup de matraque. Vous avez beaucoup de possibilités : manière forte ou matière grise, il vous faudra être prudent si vous voulez vous extraire des 9 prisons proposées par le jeu. Creuser, voler, fabriquer, tromper, tabasser sera votre quotidien, mais aurez-vous les nerfs assez solides pour ne pas tout faire foirer une fois le grand jour arrivé ?
Par Gabriel Pilet, le
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