L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est sérieusement menacée aux États-Unis. Dans l’État du Texas, le pouvoir législatif veut rendre obligatoire l’organisation de funérailles pour les fœtus avortés. Un projet contesté par la communauté médicale et les défenseurs des droits des femmes.

Il est des états américains, où l’avortement est très mal perçu par la société. C’est le cas notamment au Texas, État conservateur aux positions parfois radicales sur le sujet. Et depuis quelques jours, l’IVG y est au centre de toutes les attentions, avec un projet effrayant que souhaiterait mettre en place le pouvoir législatif. S’il est accepté, celui-ci obligerait toutes les femmes ayant avorté dans une clinique ou un hôpital, à organiser des funérailles pour le fœtus, et ce, quel que soit le stade de développement de ce dernier lors de l’intervention.

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En outre, cette mesure stipule qu’en cas d’avortement, la mère devra obligatoirement organiser à ses frais des funérailles pour son enfant. Amanda Marcotte, journaliste américaine pour le site Salon, précise que même quand « l’embryon est si petit qu’il est invisible, le médecin ou le professionnel de la santé devra toujours le traiter comme une personne décédée et proposer une sorte de sépulture ou une incinération pour elle ». Cependant, la mesure va encore plus loin puisqu’elle concerne également les femmes victimes de fausses couches hors de leur domicile.

Ce n’est pas la première fois que le pouvoir législatif de l’État tente de punir les femmes qui avortent ou les médecins pratiquant cet acte. Depuis 2011, plusieurs mesures entrées en vigueur malgré les protestations de médecins et de défenseurs des droits des femmes ont vu le jour. Alexa Ura, journaliste au Texas Tribune écrit ainsi que « malgré les protestations intenses de la communauté médicale et des défenseurs des droits en matière de procréation, l’État interdit aux hôpitaux, aux cliniques qui procèdent aux avortements et aux autres établissements de soins de se débarrasser des restes fœtaux dans les décharges sanitaires, en autorisant seulement la crémation ou l’inhumation de tous les restes ».

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La mesure pourrait, si elle est votée, être mise en place dès la fin de l’année. Cependant, de nombreuses personnes pensent que cette dernière pourrait pousser les femmes qui souhaitent subir un avortement à le faire chez elles. En France, si l’IVG est un droit accordé à toutes les femmes et pratiqué de manière anonyme grâce à la loi Veil, il est lui aussi menacé suite aux propos de certains candidats à l’élection présidentielle. Si ce n’est pour l’heure que de manière indirecte, le droit à l’IVG reste un sujet sensible malgré le fait qu’il vienne en aide à de nombreuses femmes chaque année.

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