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Cancer : ce test sanguin peut indiquer si un traitement fonctionne en 24 heures seulement

Il permet de quantifier son efficacité et, le cas échéant, de le réadapter rapidement

— Pixel-Shot / Shutterstock.com

Lorsque nous sommes confrontés au cancer, trouver les traitements les plus efficaces le plus rapidement possible s’avère essentiel. Un nouveau test sanguin pourrait aider les médecins à le déterminer.

Une analyse réalisée en un temps record

Détaillée dans la revue Nature Nanotechnology, la méthode d’analyse sanguine mise au point par les chercheurs de l’université nationale de Singapour (NUS) permet de savoir en 24 heures si un traitement anticancéreux ciblé (visant directement des molécules spécifiques) a un effet sur la croissance de la tumeur. Une telle rapidité d’exécution signifie que le traitement peut être rapidement adapté ou repensé.

La nouvelle approche consiste à rechercher les vésicules extracellulaires (VE), minuscules particules libérées par les cellules dans le sang. Dans ce cas, les cellules cancéreuses affectées par un médicament sécrètent des VE contenant des traces du composé.

« Les procédures conventionnelles telles que l’imagerie tumorale sont non seulement coûteuses, mais également longues, avec une efficacité du traitement ne pouvant être déterminée qu’après plusieurs semaines », note le biophysicien Shao Huilin, auteur principal de l’étude. « Grâce à l’ExoSCOPE, nous pouvons mesurer directement l’efficacité des composés dans les 24 heures suivant le début du traitement. Ce qui réduira considérablement le temps et le coût de la surveillance du traitement du cancer. »

Cent fois plus petites que le diamètre d’un cheveu humain, les VE ne peuvent être observées à l’aide d’un microscope standard : une configuration spéciale de capteurs impliquant des millions de nanorangs d’or est nécessaire pour amplifier les signaux médicamenteux émis par les vésicules. Grâce à une analyse sophistiquée des signaux lumineux émis par l’échantillon sanguin collecté, le dispositif ExoSCOPE peut indiquer si les médicaments ont atteint leur cible dans l’organisme.

Surveiller étroitement la dynamique du traitement

Mieux encore, une telle configuration est également capable de surveiller la dynamique des médicaments au fil du temps, en vérifiant si les traitements fonctionnent ou rencontrent une résistance. Ce qui offre aux professionnels de santé une image complète en très peu de temps.

« Cette méthode ne nécessite qu’une infime quantité de sang pour l’analyse et chaque test prend moins d’une heure. Elle est donc moins invasive et plus informative », souligne Huilin. « Les médecins pourraient surveiller la réponse d’un patient au traitement plus régulièrement au cours du traitement, et faire des ajustements opportuns pour personnaliser le traitement afin d’obtenir de meilleurs résultats. »

Lors d’un essai clinique impliquant 106 patients atteints d’un cancer du poumon, l’ExoSCOPE a obtenu un taux de précision de 95 % lors de la détermination de l’efficacité du médicament, par rapport à l’étalon actuel de la mesure des tumeurs, mais son diagnostic est intervenu dans un temps beaucoup plus court.

― Lukiyanova Natalia frenta / Shutterstock.com

Une approche non invasive susceptible d’être élargie à d’autres types de maladies et traitements

L’étude montre les nombreuses façons dont les scientifiques progressent dans la lutte contre le cancer, non seulement en développant des traitements, mais aussi en s’assurant que ceux-ci fonctionnent, en réduisant le risque de rémission et en détectant les cancers plus tôt. Après avoir travaillé à la mise au point de l’ExoSCOPE au cours des deux dernières années, l’équipe souhaite désormais étendre son champ d’action à d’autres types de maladies et à d’autres types de traitements. La technologie pourrait être utilisée dans environ trois ans.

« Les technologies actuellement utilisées pour mesurer les interactions entre les médicaments et leurs cibles nécessitent un traitement complexe et des biopsies tissulaires invasives, ce qui limite leur utilité clinique pour le suivi des traitements contre le cancer », explique Sijun Pan, biologiste chimiste au NUS.

« En utilisant des sondes chimiques spécialement conçues, notre plate-forme est très sensible pour capturer et marquer les VE dans un petit échantillon de sang afin d’évaluer les interactions médicament-cible. »

Par Yann Contegat, le

Source: Science Alert

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