Si les antibiotiques ont permis de faire reculer la mortalité due aux maladies infectieuses, leur prescription par le corps médical est parfois inexacte, voire trop régulière. Cette préconisation trop régulière est à l’origine d’un phénomène nouveau : la résistance aux antibiotiques, qui cause près de 700 000 morts par an par septicémie. Face à ce constat alarmant, un groupe de chercheurs issus de la Colombia University a décidé d’agir et a mis au point une nouvelle plateforme de diagnostic capable d’identifier 307 bactéries pathologiques, permettant de prévenir les infections bactériennes et de les soigner au mieux.
Les antibiotiques au XXIe siècle, solution ou fléau ?
Au XXe siècle, la découverte des antibiotiques fut une avancée médicale considérable dans le cadre du traitement des maladies infectieuses, alors massivement mortelles. Mais aujourd’hui, leur utilisation répétée, notamment par le biais de notre alimentation, immunise une partie de la population contre leurs effets bénéfiques, les privant alors de la possibilité de soins contre les maladies infectieuses.
La plus connue de ces bactéries infectieuses, la septis, responsable du développement de la septicémie, touche près de 18 millions de personnes chaque année et causerait près de 200 000 décès.
La science et les maladies infectieuses, de progrès en progrès
C’est en identifiant ce problème de santé publique qu’un groupe de scientifiques du Centre de recherche sur l’Infection et l’Immunité de la Colombia University a mis au point sa nouvelle plateforme de diagnostic, baptisée Bacterial Capture Sequencing (BacCapSeq).
Révolutionnaire, cet outil permet grâce à un échantillon de sang, d’identifier non seulement 307 bactéries pathologiques présentes dans l’organisme , mais également de repérer les gênes résistants aux antibiotiques, permettant un diagnostic plus adapté.
Actuellement, BaccapSeq « est 1000 fois plus sensible que les tests non biaisés traditionnels, à un niveau comparable aux tests qui criblent une bactérie à la fois », souligne la généticienne Orchid M. Allicock.
Précédemment, un dispositif similaire, le Virome Capture Sequencing ou VirCapSeq-mais moins efficace avait été mis au point pour détecter les infections virales, mais il n’était capable de repérer « uniquement » 207 taxons de virus.
Un projet inachevé mais porteur d’espoir
Actuellement, les résultats communiqués par BacCapSeq sont disponibles en 70 heures, ce qui peut paraître considérable vu l’efficacité des techniques mises au point. Cependant, les chercheurs comptent sur les avancées technologiques à venir afin de réduire de façon significative la durée des calculs de la plateforme, donc le temps d’attente d’obtention des résultats.
Optimistes, les chercheurs, après s’être confrontés aux virus et aux microbes, travaillent à présent sur une plateforme similaire, capable d’identifier les infections fongiques.
Par Alice Mercier, le
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