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Tesla traverse une période délicate. Baisse des ventes, marges sous pression, concurrence chinoise féroce… Face à ce tableau sombre, Elon Musk a sorti son chéquier. Le patron de Tesla a injecté 1 milliard de dollars personnels dans son entreprise. Ce geste spectaculaire a fait bondir l’action en Bourse. Mais est-ce vraiment la bouffée d’oxygène dont Tesla avait besoin ?
Un rachat d’actions pour rassurer les marchés et relancer la confiance
Quand un patron rachète massivement des actions de son entreprise, ce n’est pas seulement un investissement financier. C’est aussi un message adressé aux marchés : “Regardez, j’y crois encore !” Musk a acquis 2,57 millions d’actions Tesla, pour un prix situé entre 372 et 396 dollars pièce. C’est son premier gros mouvement depuis 2020.
Résultat immédiat : +6 % en Bourse. Les investisseurs ont réagi comme si Musk leur disait : “Si j’y mets mon argent, vous pouvez me suivre.” Mais cette stratégie a ses limites. Injecter de l’argent rassure à court terme, sans forcément régler les problèmes de fond.
Tesla perd du terrain face à la concurrence et ses paris risqués
Pendant des années, Tesla a été le leader incontesté de la voiture électrique. Pourtant, le vent tourne. Les ventes reculent, les marges fondent, et des rivaux comme BYD en Chine ou Hyundai-Kia gagnent du terrain. Le fameux Cybertruck, censé incarner l’avenir de la marque, peine à séduire.
En parallèle, Musk pousse Tesla vers une nouvelle voie : l’intelligence artificielle et la robotique. L’objectif est clair : transformer Tesla en une entreprise de haute technologie, pas seulement automobile.
Mais ces projets coûtent cher et inquiètent certains actionnaires. Comme le résume l’analyste Matt Britzman : “C’est le signal le plus clair à ce jour que Musk appuie à nouveau totalement sa confiance en Tesla.” Reste que la confiance ne suffit pas à remplir les carnets de commande.
Un bras de fer entre Musk et le conseil d’administration pour le contrôle
Ce rachat d’actions arrive dans un contexte tendu. Le conseil d’administration a présenté un plan de rémunération colossal. Musk pourrait toucher jusqu’à 1 000 milliards de dollars sur dix ans, à condition que Tesla atteigne des objectifs presque irréalistes.
De son côté, il réclame plus de poids dans l’entreprise : 25 % des droits de vote pour piloter ses projets en IA et robotique. Aujourd’hui, il n’en détient qu’environ 13 %.
En parallèle, la présidente du conseil, Robyn Denholm, tente de rassurer les marchés. Elle affirme que Musk est “de retour aux commandes” après avoir passé de longs mois à s’exprimer surtout sur la scène politique. Le message est clair : Tesla doit redevenir une entreprise focalisée sur ses voitures et ses innovations, pas sur les tweets de son patron.
Un milliard suffit-il vraiment à inverser la tendance chez Tesla ?
C’est là que la question devient passionnante. Un milliard, c’est énorme… mais pour Tesla, est-ce suffisant ? La société reste l’une des moins performantes des “Magnificent 7”.
Depuis janvier, son action a reculé de 2 %, alors que les autres progressaient. Le marché mondial des véhicules électriques ralentit : moins de subventions, clients hésitants, coûts en hausse.
En réalité, ce milliard est davantage un pari psychologique qu’un plan de sauvetage financier. Musk veut relancer la dynamique, rappeler qu’il croit au futur de Tesla et donner envie aux investisseurs d’y croire eux aussi.
Mais la vraie bataille se jouera sur le terrain : vendre ses voitures, convaincre avec ses robots et résister à une concurrence qui ne fait plus aucun cadeau.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Catégories: Technologie, Entreprises & Startups