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Lancé en 2009, le télescope spatial de la Nasa, répondant au nom de Kepler, avait pour but de détecter des exoplanètes. Les exoplanètes sont des planètes extrasolaires, en dehors de notre Système solaire. Elles se distinguent, comme les planètes de notre Système solaire, des étoiles du fait qu’elles ne possèdent pas d’énergie interne d’origine nucléaire, et possèdent une masse de 13 à 78 fois équivalente à celle de Jupiter. À la fin de sa mission en 2018, le télescope spatial de la Nasa a détecté 2 662 exoplanètes. Un nombre confirmé par d’autres observations.

D’exoplanètes à « super-Terres » ?

Une des raisons qui ont poussé les scientifiques de la Nasa à lancer la mission de Kepler est de pouvoir recenser le nombre d’exoplanètes en dehors de notre Système solaire. Mais peut-être aussi de savoir s’il nous sera un jour possible de coloniser d’autres planètes. Pour le moment, l’objectif reste Mars. Cependant, il existerait une planète potentiellement habitable à seulement 100 années-lumière de notre Terre. Cette découverte est le résultat de la mission de Tess, le successeur de Kepler.

Dans ses nombreuses découvertes, Kepler a aussi détecté 16 « super-Terres ». Des exoplanètes ayant une masse équivalente à celle de la Terre ou faisant 10 fois la masse de la Terre. Cependant, ces exoplanètes ne peuvent pas toutes accueillir une forme de vie. En effet, même si la super-Terre CoRoT-7 b est de nature tellurique, donc faite de roche, elle ne possède pas à sa surface des conditions proches de celles de la Terre. Avec les nouvelles découvertes de vie possible faites sur Mars, et la possibilité de l’évolution d’une planète d’habitable à non-habitable, que se passerait-il si notre planète Terre devenait une super-Terre ?

Une Terre dont la masse serait 2 fois plus grande ?

D’après Mickey Rosenthal, un doctorant étudiant la formation des planètes à l’université de Californie à Santa Cruz, il aurait été possible que la Terre grandisse encore. Seulement, la planète Jupiter, la plus grande du Système solaire, aurait tellement grandi qu’elle aurait bloqué toute possibilité aux autres planètes de s’accroître. Il est compliqué d’affirmer avec certitude ce qu’il se passerait si la masse de la Terre était 10 fois plus grande qu’actuellement. Mais les scientifiques avancent quelques hypothèses. Pour commencer, si notre planète avait une masse 2 fois supérieure à sa masse actuelle, nous serions plus petits. En effet, tous les paysages naturels que nous connaissons, comme le Kilimanjaro ou encore le Sahara, seraient plus grands. Donc, nous ne serions pas réellement plus petits, mais notre habitat serait plus grand.

De même, nous serions plus lourds, simplement dû au fait que la gravité de la Terre augmenterait. En effet, plus la densité et le rayon d’une planète sont grands, plus la gravité est forte. De ce fait, il nous faudrait plus d’énergie pour nous déplacer, mais nos bâtiments et autres structures seraient fragilisés. En somme, nous ne pourrions pas construire de grands buildings. Si une planète est plus grande, d’autres forces de gravitation peuvent également l’être. C’est le cas des astéroïdes et autres objets extraterrestres – qui ne sont pas d’origine terrestre – qui entreraient plus souvent en collision avec notre planète, selon Rory Barnes, un théoricien qui étudie l’habitabilité des planètes à l’université de Washington.

Et si sa masse était 10 fois supérieure ?

Si la masse de la Terre était 10 fois supérieure à celle d’aujourd’hui, nous ne serions certainement pas vivants. En effet, si tel était le cas, cela pourrait changer la Terre directement de l’intérieur. Le noyau terrestre serait plus grand, le manteau terrestre aussi, et une force de gravité plus importante sur une surface plus grande augmenterait la pression à l’intérieur de notre planète. Toujours selon Rory Barnes, cela solidifierait le noyau terrestre affaiblissant ou arrêtant ainsi le champ magnétique de la Terre. Le champ magnétique « protège la vie sur la planète contre la méchanceté de l’espace » a déclaré Rory Barnes. Sans champ magnétique, les particules chargées, les tempêtes solaires pourraient s’abattre sur Terre. Elles pourraient alors rompre notre ADN, et même causer plus de cancers.

De plus, l’activité volcanique de la Terre pourrait augmenter et la tectonique des plaques serait elle aussi altérée. Il est néanmoins difficile de savoir ce qu’il se passerait exactement. Il serait notamment possible que les plaques tectoniques situées sous terre n’existent plus du tout si la Terre devenait une super-Terre. En somme, la vie sur Terre serait bien différente et il est même possible qu’aucune vie ne soit possible sur une super-Terre.

Des super-Terres habitables ?

Une autre question subsiste. D’après les scientifiques, il est presque impossible qu’une super-Terre de 10 fois la masse de la Terre puisse être habitable pour des êtres vivants. Mais est-il possible qu’une planète avec une masse plus petite le puisse ? De nombreuses super-Terres découvertes jusqu’ici semblent étrangement être faites essentiellement d’eau provenant d’immenses océans d’une extrême profondeur.

Selon Rodrigo Luger, chercheur Flatiron du Simon Foundation’s Center for Computational Astrophysics de New York, ces planètes seraient formées à partir de glace, et auraient migré vers leur « soleil ». La glace aurait donc fondu, créant ainsi des océans. Cependant, cette glace n’est pas le résultat de températures, comme la glace sur notre planète, et donc bloquerait toute forme de vie. En effet, il n’y aurait aucun lien possible entre l’intérieur de la planète et son atmosphère.

Bien entendu, ce ne sont pour le moment que des suppositions faites à partir d’observations. Mais il est bien possible que les scientifiques aient raison et que nous soyons les seuls êtres vivants au sein de l’Univers.

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