Les tardigrades, ces petites créatures microscopiques à huit pattes, sont des survivants incroyables. Connus pour leur résistance aux conditions les plus extrêmes, ils existent depuis des centaines de millions d’années. Récemment, une étude révolutionnaire a révélé des secrets inédits sur ces êtres fascinants grâce à des spécimens préservés dans de l’ambre vieux de 150 millions d’années.
L’un des fossiles a été identifié il y a plusieurs décennies
Actuellement, seuls quatre fossiles de tardigrades sont connus, tous conservés dans de l’ambre. L’un des plus importants, découvert au Canada dans les années 1940, contient deux spécimens datant de 72 à 83 millions d’années. L’un d’eux est connu sous le nom de Beorn leggi en 1963, le premier tardigrade fossile découvert. En revanche, l’autre n’a pas pu être identifié pendant des décennies.
Récemment, une équipe de zoologistes dirigée par Marc Mapalo de l’université Harvard a enfin pu identifier le second spécimen grâce à une technique moderne appelée microscopie à fluorescence confocale. Une méthode qui permet de capturer des images haute définition des fossiles.
Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Communications Biology.
Plusieurs découvertes sur les tardigrades
Le second specimen a été nommé Aerobius dactylus. A l’instar de Beorn leggi, il est de forme cylindrique et possède des griffes idiosyncratiques, ce qui suggère que les deux espèces appartiennent à la superfamille de tardigrades appelée Hypsibioidea. En revanche, les griffes arrière d’Aerobius dactylus sont plus longues, un trait observé chez un genre de tardigrade appelé Isohypsibius, ainsi que chez d’autres espèces modernes. Cela suggère que la dernière paire de pattes du tardigrade n’aurait pas évolué de la même façon que ses autres paires de pattes.
L’étude a également conduit les chercheurs à des conclusions sur l’évolution des tardigrades. On distingue principalement deux grandes lignées : les hétérotardigrades, souvent trouvés dans les océans, et les eutardigrades, qui se rencontrent surtout en eau douce. Bien que Beorn leggi et Aerobius dactylus soient des représentants des eutardigrades, leur ancienneté indique que les deux lignées se sont séparées il y a environ 500 millions d’années.
Enfin, les recherches ont permis de mieux comprendre l’évolution de la cryptobiose. Il s’agit de la capacité des tardigrades à se dessécher et à entrer en animation suspendue pour des périodes prolongées. Cette capacité, apparue il y a environ 180 millions d’années, pourrait être un facteur clé dans leur survie à travers les extinctions massives. Les chercheurs indique qu’elle est apparue il y a 180 millions d’années au plus tard, et pourrait remonter à 420 millions d’années.
Par ailleurs, voici un trio de tardigrades en train de s’accoupler capturés dans des images rares.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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