S’il ne fait aucun doute que le Tyrannosaurus rex était l’un des dinosaures les plus impressionnants et féroces, des modèles informatiques suggèrent que ces créatures étaient beaucoup plus massives que ce que les archives fossiles indiquent.
Géants du Crétacé
Actuellement, on estime que le T. rex le plus imposant jamais répertorié, surnommé Scotty, pesait environ 8 870 kilos. Présentées à l’occasion de la dernière réunion de la Society of Vertebrate Paleontology de Toronto, de nouvelles recherches concluent que les représentants les plus imposants de cette espèce iconique auraient été jusqu’à 70 % plus massifs, avec un poids avoisinant les 15 tonnes. Soit environ deux de plus qu’un bus scolaire.
Pour parvenir à cette conclusion, les paléontologues du Musée canadien de la nature (Ottawa) ont dans un premier temps examiné les archives fossiles, comprenant 32 fossiles de T. rex adultes.
S’appuyant sur les estimations antérieures de leur population, suggérant que 2,5 milliards de ces créatures avaient été amenées à fouler la Terre au cours du règne de l’espèce, et de leur durée de vie, l’équipe a ensuite modélisé la courbe de croissance du T. rex afin d’obtenir un meilleur aperçu de la taille maximale qu’un spécimen adulte aurait pu atteindre.
« Nous avons fini par construire deux modèles, l’un ne présentant aucun dimorphisme sexuel [ensemble des différences morphologiques plus ou moins marquées entre les individus mâles et femelles d’une même espèce] et l’autre un fort dimorphisme », explique Jordan Mallon, auteur principal de la nouvelle étude. « Si le T. rex était dimorphe, nous estimons qu’il aurait pesé jusqu’à 24 tonnes, mais nous avons rejeté ce modèle car s’il était vrai, nous aurions déjà trouvé des individus encore plus grands. »
Un registre fossile très limité
Si Mallon souligne que ces résultats sont purement spéculatifs et que seule la découverte d’un squelette de T. rex de taille comparable à celui du modèle permettra de les valider, le scientifique rappelle qu’il est très difficile pour les paléontologues de tirer des conclusions définitives au sujet des espèces de dinosaures, en raison d’un registre fossile actuel très limité.
« Il s’agit simplement d’une expérience de pensée s’appuyant sur la poignée de chiffres actuellement disponibles », conclut-il.